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«C’est maintenant que je dois tirer profit de la saison d’été. Comme vous pouvez le constater, Essaouira est pleine à craquer de touristes marocains. Ainsi la demande pour les appartements devient grande. C’est vrai que je ne possède pas d’appartement, mais je connais quelques gens qui m’ont demandé de leur trouver des clients», nous a déclaré un jeune « porteur de clés » à l’entrée de la ville.
Pourtant, cette pratique qui reste illégale ne cesse de susciter colère et indignation auprès de certains visiteurs qui se trouvent parfois confrontés à de petits malins qui n’ont ni adresse ni savoir-faire.
«Nous avons été interceptés à l’entrée de la ville par un jeune homme portant des clés et prétendant posséder un appartement à louer. A notre grande surprise, il a passé une heure à tourner en rond pour tenter de nous trouver un appartement. Il nous a fait perdre temps et patience sans résultat», s’indigne un visiteur accompagné de sa petite famille.
Juste après le Ramadan, la saison du tourisme interne a atteint son pic à Mogador. Ce ne sont pas les appartements qui manquent maintenant, il y en a partout, aux quartiers modestes comme aux lieux huppés, avec une différence nette de prix faute de qualité. Des prix abordables pour quelques-uns et contestés par d’autres.
«Les gens demandent des prix au hasard, il n’y a aucun barème. Pour des appartements au même quartier et de la même qualité, on m’a demandé des prix variant entre 300 et 500 DH. Heureusement que je suis un habitué de la ville et je connais la moyenne des prix à chaque saison. Ce qui m’étonne, c’est l’absence d’organisation ou d’accompagnement de cette activité par les services compétents, car c’est l’image de la ville qui est en jeu», commente un visiteur jdidi.
Différentes catégories saisissent la saison des vacances pour tirer profit de leurs maisons. Ces habitants se débrouillent pour trouver refuge provisoire dans une chambre ou même auprès de leurs familles, apportant l’essentiel de leurs affaires, et faisant de leur mieux pour vendre leur produit aux visiteurs de la ville au meilleur prix.
«Toutes les catégories me confient la location de leurs appartements: des fonctionnaires, des artisans et même des opérateurs hôteliers. C’est une spécifité de la ville dont l’économie repose essentiellement sur l’activité touristique. C’est vrai que je n’ai pas d’appartement, mais la commission que je reçois à chaque opération me parait assez satisfaisante», nous a déclaré un intermédiaire qui s’occupe de la location des appartements depuis plusieurs années. Et il a toutes les raisons d’être satisfait de sa commission car il obtient 25% du prix de chaque location!
Les opérateurs hôteliers sont loin d’être contents; ils réclament l’organisation de ce secteur qui leur fait une concurrence déloyale.
«Cela fait plus de 10 ans que nous réclamons aux services compétents la régularisation de cette activité qui n’est plus clandestine, puisqu’elle est pratiquée avec la complicité de tout le monde, même des propriétaires d’hôtels. Malheureusement nos doléances restent sans écho tandis que le produit de la ville perd de sa notoriété et de sa qualité», s’indigne le propriétaire d’un hôtel à l’ancienne médina.
Des propos rejetés par un touriste marocain qui impute la responsabilité de ce choix à la cupidité des opérateurs hôteliers qui ont refusé d’adhérer au programme «Kounouz Biladi» ciblant la promotion du tourisme interne.
«Les opérateurs hôteliers n’en veulent pas aux citoyens qui leur préfèrent les appartements meublés, ils ont boudé le programme « Kounouz Biladi» et refusé de faire des concessions à l’adresse du touriste marocain dont le pouvoir d’achat se situe dans la moyenne proposée par le produit des appartements. Ils n’ont pas le droit de nous prendre en otage!», explique un touriste marocain.
La plage d’Essaouira est pleine à craquer, le climat est idéal ici contrairement à la canicule qui sévit ailleurs. Les Souiris se ruent vers leur plage ensorcelante de peur d’un probable changement de température.
«Ce climat est exceptionnel, normalement, nous passons la saison estivale sous le vent qui nous empêche de jouir des merveilles de la plage. Même des visiteurs écourtent leurs séjours à cause de la fraîcheur qui sévit durant toute la saison d’été. Pour nous, l’été ne commence qu’en septembre !», nous a déclaré un habitant d’Essaouira.
Tout le monde trouve son compte dans cette dynamique, certes courte, mais largement bénéfique pour différentes composantes de la ville. Les petits commerces fleurissent, le transport interne bat son plein, les parkings ne désemplissent pas, et la restaruration reste le service le plus demandé comme toujours. Cependant, nombre de visiteurs n’ont pas caché leur mécontentement quant au problème d’hygiène, invitant le service compétent à assumer ses responsabilités dans ce sens.