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La saison estivale s’annonce rude pour le tourisme national

Les intentions de départs des Européens enregistrent une baisse record

Mardi 11 Juin 2013

La saison estivale s’annonce rude pour le tourisme national
A la veille des vacances d’été, les statistiques relatives aux intentions de départs des ressortissants des pays européens, principaux marchés émetteurs pour le Maroc, n’augurent rien de bon pour le tourisme marocain. La saison estivale est sur le point de commencer et le mois sacré de Ramadan pointe le bout du nez. Si l’on y ajoute la conjoncture difficile, aussi bien nationale qu’internationale,  caractérisée, entre autres, par un recul du pouvoir d’achat, la saison s’annonce rude pour le secteur.
Les Européens font face à une crise qui dure et remettent en question leurs intentions de départs en vacances d’été. En effet, d’après le baromètre Ipsops/ Europ assistance, intitulé «Intentions et préoccupations des Européens pour les vacances d’été », les Européens ne sont plus que 54% à envisager de partir en vacances cet été sur la période allant de juin à septembre inclus. Ce taux est inférieur de 4 points à celui de l’année précédente (58%) et de 12 points à celui de 2011 (66%).
Ce sont surtout les pays du Sud, où les taux de chômage sont les plus importants (26,3% en Espagne et 11,6% en Italie) qui sont les plus impactés. Seuls 42% et 53% respectivement des Espagnols et des Italiens ont l’intention de voyager. Ce qui signifie que l’offre marocaine doit de plus en plus s’orienter vers les autres marchés moins touchés par la crise.
Une autre mauvaise nouvelle pour les tour-opérateurs marocains fait que les principaux clients du produit marocain, à savoir les Français, créent la surprise cette année. En effet, cette étude montre que 38% d’entre eux ne veulent pas aller en vacances cette année, contre seulement 30% l’an dernier, un record pour le pays depuis 2005 (37%).
En substance, étant donné que 46% des Européens n’ont pas l’intention de voyager cet été, un taux qui serait l’un des plus élevés depuis l’an 2000, les destinations «vacances» devront donc se disputer les 54% d’Européens qui souhaitent défier la mauvaise conjoncture.
 Néanmoins, la concurrence risque d’être plus acharnée, puisque les pourcentages des favorables  au voyage qui resteront en Europe, se sont élevés à  79% en 2012 et 81% en 2013. Au moment où seulement 3% d’entre ces derniers partiront en Afrique, le Maroc doit s’apprêter à  faire face à une concurrence acharnée de ces principaux marchés.
 Après la «révolution du jasmin», qui avait provoqué la chute du nombre de touristes de près de 50%, la Tunisie a retrouvé des couleurs durant l’été 2012, avec une hausse de sa fréquentation de plus de 25%. 228.228 Français ont franchi la Méditerranée entre les mois de mai et août pour aller y chercher le soleil, ce qui en fait leur destination préférée. En plus de l’Egypte qui se ressaisit jour après jour, le Maroc doit aussi faire face à la concurrence des Iles Canaries.
  L’ensemble de ces données n’augurent rien de bon pour le tourisme marocain. En effet, au cas où il y aurait, éventuellement, d’entre les 46% d’Européens qui ne voyageront pas, des visiteurs habituels du Royaume, cela risquerait d’avoir une incidence sur les arrivées touristiques. Pis encore, on sait que la majorité écrasante des ressortissants de sept pays européens, à savoir la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique et l’Autriche, ne veulent pas sortir des frontières du Vieux Continent. Et ce au moment où la majorité des touristes visitant le Maroc viennent de ces pays.
De par ces données, on se demande  comment le Maroc se prépare pour contrecarrer à moyen et long termes les effets de la crise en Europe qui ne seront pas jugulés dans un futur proche et impacteront même d’autres secteurs.
Reste à dire que l’élaboration d’une nouvelle stratégie de ciblage  axée sur les nouveaux marchés, notamment le Brésil et le Moyen-Orient, permet de compenser et briser la dépendance aux marchés traditionnels.

Mohammed Taleb

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