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Ce jeudi 17 septembre, la marche nationale des étudiants en médecine, des médecins internes et résidents du Maroc est un moment fort de la mobilisation des conseils des étudiants en médecine du pays. Et ils sont venus de Fès, d’Oujda, de Marrakech, de Casablanca pour prendre à témoin l’opinion publique.
Une foule blanche et digne qui a marché jusque devant le Parlement, avenue Mohammed V. Ils ont, elles ont marché pour appeler au retrait pur et simple du projet de loi portant sur le service civil obligatoire pour les médecins. «C’est la révolution du stéthoscope», dit fièrement une interne du CHU de Fès.
Depuis le 3 septembre, le boycott est le mot d’ordre pour protester et, surtout, rejeter le projet de loi du ministre de la Santé, le PPS Houcine El Ouardi.
C’est au terme d’une assemblée générale qui fera date que la Coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc a annoncé sa décision de boycotter la rentrée universitaire ainsi que les cours et les sessions de formation dans les établissements hospitaliers relevant du CHU Ibn Sina et dans les hôpitaux régionaux, les dispensaires et les centres hospitaliers.
Cette année, il n’y a pas eu de rentrée dans les 5 Facultés de médecine, de médecine dentaire du pays et de pharmacie. Et les étudiants ne se sont pas rendus non plus à leurs stages hospitaliers. Le spectre d’une année blanche fait plus que planer, il se précise. « Cela fait presque 3 semaines que l’on ne voit pas étudiants dans les hôpitaux. Cela devient inquiétant», soupire ce professeur de médecine officiant au CHU de Casablanca.
Dans la coordination, on parle d’un boycott quasi-total et d’une mobilisation «impressionnante». Même si à la Faculté de médecine de Rabat, tous n’ont pas boycotté la rentrée universitaire. Quelques dizaines de velléitaires ont rejoint les amphis.
«Santé des patients
et dignité des médecins»
«Santé des patients et dignité des médecins», «Oui à l’intégration du personnel médical et non à l’esclavagisme», «Sauver des vies, oui. Risquer la nôtre, non». Les banderoles déployées disent tout le malaise d’un secteur de la santé en déperdition. Les slogans, eux, témoignent d’un ras-le-bol de médecins et de médecins en devenir. Le projet de loi du ministre PPS Houcine El Ouardi a provoqué l’ire des blouses blanches du pays. La décision d’instauration de 2 années de service civil obligatoire en milieu rural et autres régions enclavées a été prise sans la moindre concertation. "On nous vole 8 ans de notre vie ... et on veut encore nous voler 2 années supplémentaires», s’indigne sur sa page facebook le président de l'Association des médecins internes du CHU Ibn Rochd, Dr. Oussama El Adaoui.
«Une décision qui procède de la politique politicienne et en flagrante contradiction avec l’article 24 de la Constitution, lequel garantit aux Marocains la liberté de circuler et de s'établir sur le territoire national», renchérit ce membre de la Coordination nationale des étudiants en médecine.
Au-delà de toutes ces critiques, le principal grief fait au service civil obligatoire réside dans le retour à la case chômage pour les médecins qui auront achevé leurs 2 années obligatoires. « Après ces deux ans, nous n'avons pas de visibilité. Il faut encore passer des concours, trouver un travail dans le privé ou s'inscrire dans une spécialité. Nous ne sommes pas contre le travail dans les zones enclavées et défavorisées, nous sommes contre l'obligation de travailler en milieu rural sans être embauchés au préalable par le ministère de la Santé. On ne peut pas travailler et retourner à la case chômage au bout de deux ans», explique Jaouad Faraj, président de l'Association d'alliance des lauréats et des étudiants de médecine au Maroc dans un entretien accordé la semaine passée à nos confrères du «Huffington Post».
Une grève générale
dans les hôpitaux
Ce jeudi matin, ils l’ont dit haut et fort devant le ministère de la Santé et face au Parlement. Pas question de détourner l’opinion publique des problèmes lourds dont souffre le secteur de la santé en terre marocaine. «Comment expliquer que dans le principal CHU du Maroc, le CHU Ibn Rochd de Casablanca, le scanner est en panne depuis 3 semaines?», s’interroge ce médecin avec amertume.
Le ministre de la Santé, professeur réanimateur dans le civil, va-t-il ouvrir le dialogue avec les étudiants en médecine, les médecins internes et autres résidents ? C’est toute la question qui se pose aujourd’hui alors que le mouvement n’en finit pas de prendre de l’ampleur et qu’une grève nationale dans les hôpitaux est annoncée pour le 1er octobre.