Les resquilleurs dérangent aussi les voyageurs, non seulement par leurs incessants et tonitruants aller et venus dans les couloirs pour échapper aux contrôleurs et tromper leur vigilance, mais aussi par les désagréments causés par certains d'entre eux qui se planquent sous les banquettes, surtout les mauvaises odeurs quand il s'agit d'un resquilleur qui sniffe de la colle.
Autre désagrément, l'harcèlement que subissent les voyageurs par certains resquilleurs qui font la manche pour soi-disant réunir le prix du ticket. Mais l'insoutenable désagrément, c'est quand les resquilleurs sont des supporters d'une équipe de football, le train se transforme alors en une tribune de stade avec tous les effets sonores qui accompagnent le déroulé d'un match. Lors de ce grand débarquement, ni les multiples appels au calme de certains voyageurs excédés par le tapage, ni l'intervention des contrôleurs et agents de la police ferroviaire ne parviennent à contenir l'enthousiasme débordant de ce flot de supporters indisciplinés.
Face à des groupes de supporters déchaînés et pris à en découdre, un seul contrôleur secondé par un agent de la police ferroviaire quand bien même muni d'une paire de menottes, ne font pas le poids. Sauf parfois quand la traque est menée à la gare, avant l'embarquement, et avec le renfort parfois de la police.
Reste que si la plupart des resquilleurs se terrent en douce sous les banquettes ou se claquemurent souvent dans les toilettes, d'autres risquent leur vie en faisant le trajet à l'extérieur du train, accrochés à la porte, alors que la machine roule à 120 à l'heure.
Inconscients du danger et flirtant à tout instant avec la mort, ils n'imaginent pas que l'ouverture de la porte du train en marche peut engendrer une chute fatale.
Fait désolant aussi, la tendance de plus en plus visible de certains collégiens, voire même des écoliers qui sèchent les cours pour faire le voyage, le temps d'un détour à Casablanca et parfois même une fugue.
Face à ce phénomène prégnant, les responsables de l'Office national des chemins de fer ne cachent pas leur désarroi et impuissance devant les flux de ces voyageurs indésirables comme ce responsable à l'Office qui, sous couvert d'anonymat, déclare que malgré toutes les campagnes de lutte contre ce phénomène, il s'avère impossible d'en atténuer la présence et les incidences.
Il a cependant noté que la resquille est plutôt visible et possible dans les trains grande ligne, contrairement aux trains navettes rapides où elle est très peu fréquente, voire inexistante.
Si au demeurant il faut saluer les efforts fournis par les contrôleurs et les agents de la police ferroviaire pour appréhender les resquilleurs et limiter leur récidive, il n'en reste pas moins que l'ONCF est appelée à lutter contre le phénomène en aval et ce, en renforçant notamment les contrôles au niveau des gares et en bloquant les accès tout autour et aussi consentir un effort en doublant son effectif déployé dans les trains.