
-
"2045": Le jeu de société qui simule une invasion chinoise de Taïwan
-
Interpellation de deux Polonais pour leur lien présumé avec un réseau de trafic de drogues synthétiques
-
Ramadan: Trouver l’équilibre entre le corps et l’âme
-
La mort du rêve américain pour les migrants contraints de rebrousser chemin
Il arrive même que les prostituées travaillent devant les commissariats. Certains policiers participent parfois aux réseaux de proxénétisme. Tel fut le cas le 20 octobre dernier lorsqu’une policière accusée de «préparation d’un lieu de débauche» est arrêtée en flagrant délit dans son appartement; ou en juin dernier, quand six policiers en poste à Casablanca ont aidé des citoyens arabes du Golfe à se procurer des prostituées en les ramenant dans les palaces de la capitale économique.
Le plus vieux métier du monde prospère dans toutes les villes du Maroc, accélérant la propagation du sida. Le constat est alarmant. D’après une étude de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), 43,5% des prostituées ne se protègent pas. Beaucoup de clients demandent des rapports non protégés. Elles sont alors dans l’obligation d’imposer le préservatif ou de ne pas accepter le client. Cela cause des situations de stress, d’angoisse avec des répercussions physiques et psychiques. De plus, l’âge des prostituées est extrêmement bas : 59,4 % des prostituées ont été payées pour la première fois entre 9 et 15 ans et 32,6 % ont eu leur premier rapport sexuel entre 6 et 15 ans. La jeune prostituée dans les quartiers d’Agadir qui, quelques semaines auparavant, après avoir contracté le virus décide de se venger auprès de ses clients en leur faisant avaler du ketchup mêlé à son sang, devrait alarmer la communauté marocaine. Le destin de cette femme désireuse de vengeance n’est en rien banal. Les prostituées subissent souvent des situations dégradantes et irrespectueuses, et ce bafouement de leur dignité peut les amener à appliquer de telles idées. Les chiffres indiquent que 9 prostituées sur 10 le seraient contre leur gré. Tous les clients préfèrent croire au bonheur de leur femme de joie, mais il serait temps de s’avouer que les prostituées sont dans une situation précaire. Ce marché du sexe en pleine expansion se classe dans les dossiers tabous du Royaume tandis que, paradoxalement, une fois la nuit tombée sur les grands boulevards, «s’envoyer en l’air» devient un véritable business.