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Pour Mohammed-Saïd Karrouk, professeur de climatologie à l’Université Hassan II, FLSH Ben M’sick, la situation actuelle est délicate car le Maroc connaît des aléas climatiques sans précédent. Selon lui, il s’agit d’un climat marqué par une forte pression et une chute des températures alors qu’il est censé connaître des chutes de pluies.
Il estime que cette situation annonce le début d’un nouveau cycle climatique. Mais, le climatologue marocain ne s’aventure pas trop. Il pense que si ces mutations pourraient être décrites, elles restent, cependant, inexpliquées.
L’expert marocain nous a expliqué, par ailleurs, et avec une grande précaution, que si l’anticyclone atlantique continue de progresser vers le Nord, l’effet du froid parviendra à atteindre l’Afrique du Nord. Mais rien n’est moins sûr, souligne-t-il, car la situation peut évoluer d’un temps à l’autre.
Toutefois, quelles que soient les prévisions, la chute des températures est à prendre au sérieux, car elle aura des conséquences fâcheuses sur l’agriculture nationale. Les professionnels du secteur estiment que la situation pourrait être dramatique pour la production de blé après un automne très sec et particulièrement le blé dur qui est plus sensible au froid.
« La chute des températures aura un effet négatif sur la croissance des plantes d’autant que cette année la vague de froid a coïncidé avec une période de sécheresse», nous a expliqué Atifi Baydoun, président de la Fédération des associations de Baghati (FAB) à Safi, une région connue pour la qualité de sa production en blé.
Selon lui, les cultures sont dans une phase végétative très avancée et l’absence de pluies conjuguée au gel compromet leur croissance. Et du coup, la production de blé pour cette année, s’annonce morose, même s’il estime que rien n’est joué et que les pluies de février peuvent encore sauver la saison. Les craintes des agriculteurs nationaux sonnent mal dans un contexte où les experts européens ont commencé à tirer la sonnette d’alarme sur une éventuelle baisse de la production de blé avec, pour conséquence, une probable hausse des prix qui frappera de plein fouet notre balance commerciale déjà mise à mal par la crise qui sévit dans les principaux pays avec lesquels le Maroc entretient des relations privilégiées. Et qui nous rappellera qu’en reléguant la céréaliculture à un rang qui n’est pas très prioritaire, le Plan Maroc Vert s’est peut-être fourvoyé.
Selon une dépêche de l’AFP du 31 janvier, ces experts jugent la situation de sérieuse voire dangereuse et estiment qu’il y a bien un risque de voir la conjoncture devenir intenable.
Pour eux, les premiers touchés seront les pays importateurs et notamment ceux du Maghreb qui consomment comme denrée de base beaucoup de blé dur et qui risquent donc de voir les prix flamber. Les experts craignent une réédition des émeutes de la faim comme celles de 2008 même s’ils estiment qu’il est trop tôt pour se prononcer. Les incertitudes concernant la production en Europe touchent également l’Amérique du Nord, en raison d'un temps très sec dans les plaines des Etats-Unis et du Canada.
Ainsi, dans ce contexte général fébrile, les cours du blé ont progressé, mardi 31 janvier, de 5 à 7 euros pour les échéances de 2012, à 216 euros pour le mois de mars. Et sur le marché américain, le boisseau de blé s'appréciait de 16 cents à 6,6125 dollars à la même heure.
« Il faudra que le printemps soit pluvieux sinon la situation pourrait être très tendue », ont conclu les experts.