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“Les toits de la cathédrale de Sienne n’avaient jamais été considérés comme un lieu adapté aux visites touristiques. Nous, nous sommes allés dans les combles pour les nettoyer et mettre de l’ordre. Et ça a été un travail gigantesque! En y allant, on s’est rendu compte que ces combles offraient des choses extraordinaires”, explique à l’AFP Mario Lorenzoni, conservateur de la cathédrale de Sienne.
Monter sur le toit de la cathédrale, c’est un peu comme pénétrer dans les coulisses d’un théâtre: couloirs sombres et exigus, charpente à nu, petites fenêtres cachées qui donnent sur la nef et le transept...
Les visiteurs, admis par petits groupes d’une quinzaine de personnes en raison de l’exiguïté des lieux, commencent par escalader un escalier en colimaçon creusé dans les murs épais de la façade pour accéder à des coursives sous l’imposante charpente de l’édifice.
Ici, entre ciel et terre, sont exposés les outils et systèmes ayant servi lors de la construction de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption dans le style gothique italien au XIIIème siècle, à partir d’une base initiale romane datant du XIIème siècle. Entièrement recouverte de plaques de marbre blanc et vert sombre, son imposante silhouette domine Sienne.
La visite permet de découvrir les aspects techniques de la construction de ce mastodonte: “Comment faisait-on pour monter ces tonnes de marbre? Comment les sculpteurs s’y prenaient-ils pour tailler ce marbre? Comment faisaient les architectes pour leur expliquer comment le sculpter?”, s’interroge Mario Lorenzoni.
Outre la visite des soupentes multiséculaires, où de petites fenêtres ménagent une vue imprenable et insolite sur la nef et le transept, “ce parcours offre aussi des panoramas sur la ville qui sont d’une grande beauté”, souligne le conservateur avec un sourire gourmand.
En effet, après une nouvelle enfilade d’escaliers, le visiteur peut sortir sur le parapet de la cathédrale, où l’attend un panorama à couper le souffle sur toute la ville et la campagne environnante.
“D’un côté il y a donc l’aspect visuel avec des vues sublimes, et de l’autre côté, il y a l’aspect un peu plus technique mais émouvant malgré tout, à savoir comment les oeuvres d’art qui nous enthousiasment tant aujourd’hui ont été réalisées à l’époque”, résume Mario Lorenzoni.
Cette ouverture au public a été réalisée en collaboration avec les autorités religieuses de la ville, au premier rang desquelles l’archevêque Antonio Buoncristiani.
“Dans une ville qui fondamentalement était pauvre, il était possible de construire des monuments extraordinaires, d’une beauté indescriptible. Et pourquoi? Parce qu’il y avait ce sens du bien commun: +C’est notre maison, c’est chez nous+. C’est ce sens du +nous+ que nous n’avons plus aujourd’hui”, déplore le prélat en soupirant.