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C’est le branle-bas de combat pour la nouvelle rentrée des classes. Tout le monde s’affaire dans tous les sens. Mais il est une frange de la société qu’on n’associe pas forcément à cette fièvre. Elle en est exclue. Il s’agit en l’occurrence des filles mineures âgées pour la plupart de moins de 15 ans, privées de scolarisation. Le Collectif «pour l’éradication du travail des petites bonnes» qui a fait de cette cause son cheval de bataille, lance encore un appel en leur faveur. Dans un communiqué rendu public, il pointe du doigt toutes les parties prenantes et les exhorte à prendre leur responsabilité. Il insiste sur l’urgence aussi bien pour le gouvernement que pour les instances élues de mettre en œuvre les dispositions qui s’imposent.
A cet effet, il ne manque pas de rappeler ses revendications pour la révision de la politique publique en matière de lutte contre le travail des bonnes. Il s’agit en premier lieu d’adopter une loi spécifique qui sanctionne l’emploi des filles mineures dans le travail domestique et qui prévoit la «réparation» pour celles qui en sont victimes. Le Collectif appelle également à définir le rôle de l’Etat, les modalités et les mécanismes de sa mise en œuvre dans la protection des filles susceptibles d’être victimes du travail domestique. Il faut déterminer le mode d’intervention des différents organes de l’Etat et des acteurs associatifs dans le processus de prise en charge. Il s’agit notamment du retrait des «petites bonnes», leur protection, leur accompagnement médical et psychologique et leur réinsertion en famille et à l’école. Mais pour donner plus de rigueur à ces diverses mesures, il s’avère nécessaire de préciser les sanctions, les modalités et les moyens de leur exécution vis-à-vis de tous les acteurs liés à la problématique, chacun suivant leur niveau d’implication, que ce soit le «loueur», l’intermédiaire ou l’employeur(e). Par ailleurs, le Collectif insiste sur le fait d’harmoniser et de coordonner les politiques publiques d’éradication du travail des «petites bonnes », à l’échelle nationale et locale, pour optimiser les programmes et constituer un système efficace de veille et de suivi-évaluation.
Pourtant, les outils pour y parvenir ne manquent pas. En effet, le royaume dispose d’un arsenal juridique dont la mise en œuvre prête à critique. Ainsi, comme le précise le communiqué, la loi sur la scolarisation obligatoire a été promulguée, dans notre pays, depuis cinquante ans (Dahir n° 1-63-071 du 13.11.1963), et a été confirmée, depuis, par d’autres textes. Quant à la convention des droits de l’enfant, elle a été ratifiée par le Maroc depuis vingt ans. L’une de ses dispositions est d’ailleurs le droit à l’éducation. Et pour couronner le tout, le Code du travail promulgué, depuis dix ans (Dahir n°1-03-194 du 11.09.2003), interdit formellement le travail des enfants avant l’âge de 15 ans révolus, même si cette disposition laisse le champ libre à l’exploitation des 15-17 ans.
Par ailleurs, le Collectif déplore cette situation et regrette qu’après le lancement de plusieurs programmes sous des appellations aussi racoleuses les unes que les autres, aujourd’hui encore, des milliers de fillettes soient privées d’école pour des raisons multiples, dont la précarité et l’ignorance de leurs familles, la quasi-absence d’infrastructures scolaires, la prolifération des «samsar» (intermédiaires), la duplicité des employeur(e)s et la complicité d’autres intervenants.