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A ce propos, le ministre de l'Intérieur a d’ailleurs adressé une lettre à son collègue de la Justice et des Libertés lui demandant d'ouvrir une enquête sur les opérations de pêche illégales dans la zone d'Al Hoceima et de prendre les dispositions légales à la lumière des résultats de ces investigations. Ce qui a mis la puce à l’oreille de plusieurs délégués et contrôleurs du ministère de la Pêche maritime qui estiment être les premiers visés par cette enquête. Pis, ils pensent également avoir fait les frais d’une campagne de dénigrement de la part de certaines parties qui tentent de leur faire endosser la responsabilité du drame survenu le 28 octobre dernier. « Nous sommes depuis peu la cible de plusieurs campagnes de désinformation et de diffamation de la part de certains professionnels du secteur de la pêche. Notamment ceux qui sont directement impliqués dans la contrebande des poissons et fruits de mer. Ces derniers propagent des informations impliquant directement le ministère et ses fonctionnaires », nous a indiqué Halim Hamid, secrétaire général du Syndicat des fonctionnaires du département de la Pêche maritime - section Tan Tan. Et de préciser qu’ « Il y a une manipulation de l’opinion publique pour faire du délégué de la pêche maritime à Al Hoceima le principal bouc-émissaire de ce qui est advenu. Nous ne sommes pas contre l’ouverture d’une enquête judiciaire et la délimitation des responsabilités, mais plutôt contre la galvanisation des foules contre nous ».
Aujourd’hui, lesdits contrôleurs estiment qu’ils ne sont plus capables d’assumer leurs responsabilités et de mener à bien leur mission. Ils se sentent menacés et livrés à leur triste sort. «Nous ne voulons plus procéder à des contrôles. Nous demandons à l’Etat de faire appel à l’armée, à la police ou à la gendarmerie pour exécuter cette tâche. Les contrôleurs ont le sentiment d’avoir été salis dans l’affaire de la mort de Mohcine Fikri et plusieurs délégués menacent même de démissionner de leur poste en estimant que ce qui s’est passé à Al Hoceima augure du sort qui leur sera réservé et qu’ils ne sont pas suffisamment protégés dans l’exercice de leurs fonctions. Certains contrôleurs pensent même à organiser des sit-in en signe de protestation», nous a confié notre source. Et d’ajouter : « A Essaouira, un contrôleur a été menacé de mort devant tout le monde pour avoir refusé d’enregistrer un espadon de 8 kg alors que celui-ci devait peser 25 kg selon les procédures en vigueur. Même la police a refusé d’intervenir pour appuyer l’application de cette disposition. Alors comment voulez-vous dans ces conditions que nous puissions faire notre travail correctement ? »
Le manque d’effectifs a été également pointé du doigt par les contrôleurs. « Le ministère de tutelle dispose de 1.411 fonctionnaires sur l’ensemble du Royaume. Un tiers d’entre eux exerce au sein du département de la pêche maritime et le reste est réparti entre les délégations avec une moyenne de deux fonctionnaires pour chacune d’entre elles. Comment peut-on donc opérer un contrôle efficient avec un nombre si restreint de personnes? Ceci d’autant plus que les contrôleurs doivent coordonner avec huit autres personnes au sein d’une commission multipartite où personne ne veut assumer ses responsabilités », nous a expliqué Halim Hamid.
S’agissant du drame d’Al Hoceima, ce dernier a précisé qu’une mafia très active tout au long de l’année bénéficie de la complicité de certaines parties. « Les lobbies des trafiquants sont très forts et n’hésitent pas à user de tous les moyens (chantage, menaces, corruption…) pour écouler leur marchandise. De plus, les astuces ne manquent pas pour faire sortir du port les produits de la mer à l’insu de tout le monde», nous a-t-il déclaré. Et de conclure : « Mohcine Fikri a effectivement acheté de l’espadon à l’intérieur du port d’Al Hoceima, mais cette transaction est une opération de contrebande puisqu’elle s’est déroulée en dehors de la halle aux poissons où les captures sont mises en vente au plus offrant. En outre, il faut rappeler que tout produit de la mer est considéré comme illicite tant qu’il n’est pas passé par cette halle pour disposer de la traçabilité requise et, du coup, il est qualifié d’INN (illicite, non réglementé et non déclaré) et doit être détruit sur le champ ».