60% des brûlés sont des enfants
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La catégorie la plus touchée est celle des enfants âgés de 5 ans. Les boissons chaudes, notamment l'eau, le thé et le café sont responsables de 84% des brûlures. Souvent la négligence et l’absence de mesures de sécurité favorisent ces incidents. Les parents inconscients de la gravité de la chose, ne prévoient jamais le pire et laissent des matières inflammables à la portée des enfants. En effet, ils ne se rendent compte de leur imprudence qu’une fois l’incident a survenu. D’autant que les conséquences de ces accidents sont fâcheuses.
L’avis des médecins est clair dans ce sens : un enfant brûlé, au deuxième ou au troisième degré, devra vivre avec de profondes séquelles. Ce qui nécessite, en plus de la prise en charge thérapeutique qui dure plusieurs semaines voire des années dans certains cas, un suivi psychologique afin d’aider l'enfant à se réapproprier sa propre image. Et ce, pour pouvoir se réinsérer plus tard dans le milieu scolaire et social. Et ce n’est pas tout, les médecins vont plus loin dans leurs analyses du phénomène qui frappe la société marocaine de plein fouet. Ils affirment également que les brûlures chez l'enfant peuvent hypothéquer le pronostic vital, quand elles touchent les orifices naturels. Elles mettent aussi en péril le pronostic fonctionnel quand les brûlures touchent les mains et les zones de flexion. Le diagnostic est plus grave quand il s’agit de séquelles esthétiques au niveau du visage et des parties sensibles des filles, telles que la poitrine.
Les observateurs lient le phénomène des incendies domestiques auxquels s’exposent les enfants à deux facteurs majeurs : la négligence et l’absence de mesures de sécurité au sein des ménages, d’une part, et l’impunité des adultes imprudents, d’autre part.
Selon les ONG, il doit y avoir des textes de loi incriminant l’imprudence des parents dont l’enfant est victime de brûlure à l’instar de certains pays européens. Les parents doivent ainsi assumer leur responsabilité en mettant leurs enfants à l’abri à l’intérieur de la maison comme à l’extérieur. Protéger son enfant est l’un de leurs devoirs les plus élémentaires. D’autant que 70% des brûlures chez l'enfant résultent d'accidents domestiques. Toutefois, il est possible de les prévenir.
Les règles d’or de la sécurité de nos enfants ne nécessitent pas un grand effort ou un savoir-faire spécifique. Entre autres, il faut «orienter systématiquement le manche des casseroles vers l'intérieur de la cuisinière; leur interdire de s’approcher de la porte du four; isoler le feu de la cheminée avec une protection n'absorbant pas la chaleur; ne pas prendre un enfant sur ses genoux avec une boisson chaude dans les mains; contrôler la température de l'eau du bain (avec le coude ou un thermomètre) avant d'y mettre l'enfant; vérifier la température du biberon (surtout chauffé au micro-ondes) en faisant couler un peu de lait sur le dos de la main; ne pas faire de repassage à côté d'un enfant, débrancher systématiquement les rallonges électriques; etc», conseillent les spécialistes.
Ainsi des campagnes de sensibilisation sont-elles souhaitables au niveau des ménages. Il serait également judicieux d’interdire le travail des enfants dans des tâches domestiques, car un enfant ne peut prendre en charge un autre. La majorité des enfants victimes de brûlures ont été sous la tutelle de petites bonnes incapables de déterminer le degré du danger. Pire, elles-mêmes sont des enfants exposées à tous les dangers, notamment aux brûlures domestiques. Les chiffres en témoignent : plus de 65% des incidents dont les enfants de moins de 5 ans ont fait objet, ont eu lieu en l’absence de leurs parents ou d’adultes sur les lieux.