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La moitié des travailleurs du monde occupe des emplois informels

L’agriculture est le secteur affichant le plus haut niveau d’emploi informel, selon l’OIT

Mercredi 9 Mai 2018

L’Organisation internationale du travail (OIT) a publié dernièrement la troisième édition de son rapport intitulé « Femmes et hommes dans l’économie informelle – Tableau statistique ».
Dans son nouveau rapport, qui fournit des estimations comparables sur la taille de l’économie informelle et un profil statistique de l’informalité en utilisant des critères pour plus de 100 pays, l’OIT indique que deux milliards de personnes occupent un emploi informel.
Selon ce document, la plupart d’entre eux vivent dans les pays émergents et les pays en développement et représentent plus de 61% de la population active dans le monde.
Dans son rapport, l’organisation onusienne précise que les personnes occupant un emploi informel représentent la moitié de la population active si l’on exclut l’agriculture.
Il ressort aussi des données publiées par l’organisation que 85,8% des emplois en Afrique sont informels. La proportion est de 68,2% en Asie et Pacifique, de 68,6% dans les Etats arabes, de 40% pour les Amériques et de 25,1% en Europe et en Asie centrale.
Ces chiffres montrent que 93% de l’emploi informel dans le monde se trouvent dans les pays émergents et en développement, soulignent les auteurs du rapport.
En ce qui concerne les pays en développement, l’OIT relève que 50 à 75% de la main-d’œuvre non agricole travaille dans l’économie informelle.  « Même s’il est difficile de généraliser en matière de qualité des emplois informels, ceux-ci sont souvent synonymes de paupérisation et de mauvaises conditions de travail », fait-elle observer.
En effet, de manière générale, ces emplois se caractérisent par  l’absence de protection en cas de non-paiement des salaires, d’heures supplémentaires forcées, de renvois sans préavis ni indemnités, de conditions de travail dangereuses et d’absence d’avantages sociaux tels que la retraite, le congé maladie et l’assurance maladie, constate l’organisation.
Dans son rapport, l’OIT note aussi que l’emploi informel constitue davantage une source d’emplois pour les hommes (63%) que pour les femmes (58,1 %).
Cependant, l’organisation fait remarquer que sur les deux milliards de travailleurs occupant un emploi informel dans le monde, à peine plus de 740 millions sont des femmes.
Selon le rapport, « les femmes sont davantage exposées à l’emploi informel dans la plupart des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire inférieur et se trouvent plus souvent dans les situations les plus précaires».
Il ressort également de ce document que le niveau d’éducation constitue un facteur déterminant du niveau d’informalité.
En effet, il s’est avéré qu’« à l’échelle mondiale, quand le niveau d’éducation augmente, le niveau d’informalité recule, indique le rapport. Les personnes qui ont achevé des études secondaires ou supérieures sont moins susceptibles d’occuper un emploi informel que les travailleurs qui n’ont aucune instruction ou ont seulement terminé leurs études primaires », explique l’OIT.
A noter que la situation est tout aussi plus préoccupante en zones rurales où les personnes sont presque deux fois plus susceptibles d’être employées dans l’économie informelle que celles des zones urbaines.
D’après les auteurs du rapport, l’agriculture est le secteur affichant le plus haut niveau d’emploi informel, estimé à plus de 90%.
Comme le souligne Vicky Leung, un des auteurs du rapport, «le rapport montre que les personnes pauvres sont confrontées à de plus forts taux d’emploi informel et que les taux de pauvreté sont plus élevés parmi les travailleurs de l’économie informelle».
C’est dire qu’«il y a urgence à s’attaquer à l’informalité», estime Bonnet Florence. Et pour cause, comme le rappelle cet autre auteur du document, «pour des centaines de millions de travailleurs, l’informalité implique un manque de protection sociale, de droits au travail et de conditions de travail décentes; pour les employeurs, elle s’accompagne d’une faible productivité et de difficultés d’accès au crédit.»
Alain Bouithy


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