La moitié de l’Exécutif inexistante auprès de l’opinion publique et Laenser placé dans l’opposition

Un sondage révèle les lourds dysfonctionnements du gouvernement Benkirane


Narjis Rerhaye
Mercredi 7 Janvier 2015

La moitié de l’Exécutif inexistante auprès de  l’opinion publique et Laenser placé dans l’opposition
La moitié des ministres appartenant au gouvernement Benkirane peuvent ranger leurs maroquins et rentrer leurs berlines au garage. Personne ne s’apercevra de leur départ et les Marocains ne les regretteront pas. C’est ce que révèle un sondage publié mardi 6 janvier par le quotidien l’Economiste.
Des ministres inexistants auprès de l’opinion publique –de Moubdii à Guerrouj en passant par Fatima Marouane et autres supposés poids lourds- et d’autres que les Marocains placent volontiers dans le camp de l’opposition comme Mohand Laenser, le ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire. Le décryptage des résultats de ce sondage qui fait mal à ceux et celles qui dirigent ce pays laisse un goût amer. La coalition gouvernementale ne marque pas par son action. En fait, beaucoup ont été faits ministres au nom d’équilibres politiciens forcément étroits.
Effectuée auprès d’un échantillon représentatif de 1004 personnes en décembre dernier par le bureau d’études Sunergia pour le compte du quotidien économique, cette enquête donne sérieusement à réfléchir. Le gouvernement Benkirane ne fonctionne qu’à moitié et ne marche que sur un pied. C’est en tout cas ce qui ressort des réponses des sondés. 18 ministres et ministres délégués sur les 37 que compte l’Exécutif sont inconnus au bataillon et leur action n’a retenu l’attention d’aucune des personnes interrogées. Ce ne sont pas des responsables gouvernementaux impopulaires. Ce sont, et c’est le plus grave, des ministres inexistants auprès de l’opinion publique.
Dans la catégorie de ministres passés à la trappe, on trouve des supposées stars de l’équipe Benkirane. Exemple, Lhabib Choubani, le ministre en charge de la Société civile et des Relations avec le Parlement, celui-là même qui s’était attiré les foudres associatives, ne figure pas dans le Top 20 des ministres cités. En fait, aucun sondé n’en parle. Autre islamiste dont la popularité n’est que toute relative, Driss Azami El Idrissi. Le ministre délégué en charge du Budget n’a trouvé grâce dans les yeux d’aucun des 1004 interrogés par téléphone.

Le pôle économique
superbement ignoré

Le pôle économique et industriel détenu par le Rassemblement national des indépendants depuis que l’Istiqlal a claqué la porte de la majorité gouvernementale est complètement absent des réponses des sondés. Moulay Hafid El Alami, l’ancien patron des patrons devenu super ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Investissement et de l’Economie marocaine, ne laisse pas un souvenir impérissable de son action et encore moins de son plan de relance. Il est superbement ignoré par les citoyens interrogés. La tendance est confirmée avec le ministre du Commerce extérieur, Mohamed Abbou, et celui en charge des PME et du secteur informel Mamoun Bouhdoud qui viennent en renfort du secteur économique et industriel. Ils ne sont à aucun moment cités par les sondés. L’apport du parti de Salaheddine Mezouar jusque-là présenté en sauveur de l’expérience d’un PJD au pouvoir devra-t-il être relativisé ? L’opinion publique en aura en tout cas fait sa propre lecture. Autre méga-ministère, autre surprise. Le département des Mines, de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement aux destinées duquel préside l’islamiste Abdelkader Amara n’est cité que par 1% des personnes interrogées. Ses nouvelles ministres déléguées, la PPS Charafat Afilal et la Harakie Hakima Haiti qui sont pourtant très présentes médiatiquement n’ont visiblement pas marqué l’opinion publique. Personne ne parle d’elles dans le sondage Sunergia-L’économiste.
Même score de 1% pour le tourisme et Lahcen Haddad. Pour l’heure, le bilan de ce ministre qui a pris l’habitude de tweeter des demandes d’interviews aux journalistes est loin de satisfaire les sondés.
Deux femmes du gouvernement seulement sont citées, et encore à des niveaux très bas. La Pjdiste Bassima Haqqaoui, ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, est présente dans les réponses de 2% des sondés. Et la RNI M’barka Bouaïda, la ministre déléguée aux Affaires étrangères est, elle, citée par à peine 1% des sondés.
Reste enfin Abdelilah Benkirane que Sunergia n’a pas fait concourir dans la même catégorie que ses ministres, histoire de limiter les dégâts. En une année, le chef du gouvernement a gagné deux points de popularité en recueillant 47% de « satisfaits ». Les sommets atteints en janvier 2012 au lendemain de sa nomination (87%) ne sont plus qu’un très lointain souvenir.


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