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Pourtant, cette histoire suscite le débat. Car, si elle est jalonnée de réalisations extraordinaires, elle a été également marquée par des erreurs et par une mauvaise gestion qui ont porté un coup dur à ce lieu de mémoire casablancais.
Bien qu’une rade y existe depuis le 12ème siècle, c’est en 1906 que fut décidée la construction d’un port moderne doté d’ouvrages de protection et d’infrastructures d’accueil des navires de plus en plus importants et nombreux. L’ensemble des travaux furent adjugés en mars 1913 aux établissements Schneider, associés à la Compagnie marocaine. Interconnecté au réseau ferré, comptant plusieurs bassins spécialisés et cumulant nombre de fonctions (pêche, commerce, trafic minéralier, plaisance...), le port de Casablanca s’est hissé au rang des places fortes de l’échange en devenant le premier port en Afrique et l’un des vingt premiers de la planète. Il se distinguera mondialement par ses avancées technologiques majeures et sa modularité comme en témoigne l’édification du grand brise-lames de Casablanca (ex-jetée Delarue et actuelle jetée Moulay Youssef ou grande jetée), la création d’un service télégraphique pour la diffusion quotidienne de renseignements sur l’état de la mer. Sans parler de l’émergence d’une aire d’accueil des conteneurs en 1942 simultanément avec les Etats-Unis, ainsi que l’utilisation de tétrapodes en 1950 pour la protection de la prise d’eau de mer de la centrale thermique. Cependant, cet âge d’or ne fera pas long feu. En effet et comme l’a bien démontré Najib Cherfaoui, ingénieur des ponts et chaussées et expert en matière portuaire et maritime, plusieurs erreurs ont coûté cher à ce patrimoine. C’est le cas de la vente aux enchères de la grue « Titan » débarquée au port de Casablanca en 1949 pour effecteur les travaux de prolongement de la grande jetée.
C’est le cas également de l’envoi à la casse, en 1995, d’une grue connue des marins du monde entier, de Casablanca à New York, Anvers, Hamburg, Durban et jusqu’en mer de Chine sous le nom de « Cachalot », entrée en service en 1937.
Le terre-plein 17 du port de Casablanca fait partie des victimes de cette série d’erreurs. Equipé d’un portique roulant sur rails pouvant porter 25 tonnes et affecté à la manutention des conteneurs, ce mécanisme multimodal visionnaire a été démantelé en 1963.
Le radiophare d’El Hank (Casablanca) construit en 1937 a aussi fait les frais de ces erreurs. Considéré comme l’ancêtre du système de positionnement global (GPS) puisque ce fut grâce à lui que les navigateurs pouvaient s’orienter ou déterminer leur position, ce dispositif est tombé en ruine en 1987.
Mais l’atteinte la plus grave reste, selon Najib Cherfaoui, l’envoi en 2002 des archives d'une valeur inestimable au pilon. Un acte jugé comme témoignant d’une volonté systématique d'anéantir la mémoire à sa source et donc d’être dans l’impossibilité de déterminer les responsabilités liées aux erreurs du passé.
La célébration du centenaire sera-t-elle l’occasion idéale de restituer cette mémoire bafouée ou celle de renvoyer cette même mémoire aux oubliettes ?
Quoi qu’il en soit, elle pourrait permettre de rappeler les erreurs qui avaient, entre autres, accompagné les changements de gestionnaires du port depuis la défunte RAPC jusqu’à Marsa Maroc en passant par l’ODEP et le lancement du projet de marina dont certains se gaussent actuellement.