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Dans un pays qui traverse une crise économique sans pareille depuis 2013, Kelvin, orphelin élevé dans la famille de Limardo, lutte pour entretenir la tradition de l'escrime à Ciudad Bolivar; 10 ans après le titre de son frère couronné en 2012 à Londres. Limardo était alors devenu le premier champion olympique d'escrime latino-américain depuis les Cubains Ramon Fonst et Manuel Dionisio Diaz sacrés à Saint-Louis en...1904.
"Les pistes, le matériel, j'en ai parlé avec Ruben et il me les a prêtés" raconte Caña, 35 ans, qui a fait partie de l'équipe olympique vénézuélienne aux Jeux de Rio-2016. "Je les soutiens les yeux fermés! Avec du matériel sportif, des aides pour des déplacements à des compétitions, des dons", assure Limardo depuis Lodz en Pologne, son centre d'entraînement, où il vit depuis près de 20 ans.
"Il y a beaucoup d'enfants pauvres dans le quartier. C'est un projet qui peut grandir à l'avenir", souligne Limardo, 36 ans, qui continue à tirer à haut niveau et se prépare pour ses 5e Jeux olympiques à Paris. A Ciudad Bolivar, on est loin des Coupes du monde et des grands championnats. Caña accueille une cinquantaine d'enfants de 5 à 20 ans dans sa propre maison, disposant les pistes dans une cour intérieure.
A quelques minutes de là, le gymnase Jesus "Chuchú" Gruber, qui porte le nom d'un fleurettiste olympique vénézuélien, vice-champion panaméricain en 1959 à Chicago, est en ruines, envahi par les mauvaises herbes.
C'est pourtant là que s'entraînait Ruben Limardo avant qu'il ne s'envole pour Lodz et une carrière exceptionnelle (champion olympique 2012, vice-champion du monde 2013 et 2018, plusieurs fois champion panaméricain, champion du monde junior en 2005).
Ses frères Francisco et Jesus Limardo, qui ont remporté des médailles aux Jeux panaméricains, ont aussi fait leurs armes à Ciudad Bolivar. "Le gymnase a été détruit par les vandales et pillé par les ferrailleurs" qui ont pris" tout ce qui pouvait l'être", regrette Caña, qui doit aussi composer avec l'absence d'aides publiques, supprimées avec la crise.
"Ici dans l'Etat de Bolivar, ça fait des années qu'aucun athlète n'a de bourse. Personne, personne. Aucun entraîneur n'est payé", dit Caña, dont les dernières subventions reçues datent de 2013. Kelvin Caña a commencé à donner des cours chez lui quand les autorités ont fermé les gymnases en raison de la pandémie de coronavirus en 2019. "Pour moi, l'escrime, c'est se détendre et apprendre", explique Antonela Dominguez.
"Une amie m'a dit qu'il y avait des cours et m'a proposé d'y aller avec elle". Les enfants donnent 5 dollars par mois, notamment pour les déplacements aux compétitions et le prêt du matériel. "C'est magnifique, parce que comme ça les enfants ont un sport à pratiquer", se réjouit Betina Ledezma, maman de Leonela, 8 ans. "Quand elle a essayé pour la première fois, elle m'a dit +maman! j'adore ça!+"