La lutte contre le logement anarchique aiguise la contestation sociale : L’Exécutif cherche à faire du neuf avec du vieux


L.M.
Lundi 23 Janvier 2012

Les déclarations d’intention et les vœux pieux semblent marquer la lutte que les pouvoirs publics ont déclenchée contre l’habitat dit anarchique ou insalubre.
Il y a plusieurs années déjà, un plan avait été établi pour résoudre ce problème à travers une politique volontariste visant à résorber le déficit chronique de l’offre en logements sociaux.
Pour la prise en compte des besoins, le gouvernement s’était fixé comme objectif le doublement de la production annuelle des unités d’habitat social. Ce ne fut pas suffisant pour éradiquer le mal puisque, parallèlement, le nombre de constructions anarchiques avait suivi une courbe ascendante autrement plus rapide.
Des statistiques rendues publiques par le département en charge de ce secteur fin février 2011 ont indiqué que plus de 20.000 logements anarchiques avaient poussé comme des champignons dans le sillage du Printemps arabe.
Pis, le phénomène s’était accompagné d’une recrudescence patente de la contestation sociale.
Des dérapages sanglants ont ainsi eu lieu à Aourir, à Douar Lamnadla et dans d’autres localités. C’est dire que ce phénomène est d’une acuité telle qu’il ne pouvait ne pas être évoqué par  le chef de gouvernement dans sa déclaration gouvernementale.
L’objectif que son équipe s’est fixé en la matière, consiste à réduire de près de moitié le déficit en logements, à augmenter l'offre d'habitat social et du logement destiné aux familles démunies,  encadrer l'auto-construction, lancer un nouveau produit de moins de 800.000 DH au profit des classes moyennes et d'un autre en faveur des jeunes ménages et à encourager les coopératives d'habitat.
Au regard du fait que la seule loi qui régit le secteur du logement est celle de l’offre et de la demande et que ce marché a été libéralisé depuis fort longtemps, il semble que le discours tenu sous la Coupole ait fait l’impasse sur deux paramètres importants. Le premier est afférent au renchérissement du prix du logement social : de 200.000 DH, il est passé à 250.000 DH en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Le second est que le programme national de logement à 140.000 DH a été quasiment mis en échec par le boycott organisé et tenace des opérateurs privés. Vendre pour moins cher semble donc tenir de la gageure.
La mobilisation de l’assiette foncière publique pour la mettre à la disposition des promoteurs publics et privés et les avantages fiscaux et autres qui accompagnent généralement pareilles opérations sont certes importants, mais ils ne peuvent servir de panacée, tellement leur utilisation a démontré leurs limites dans le passé proche.


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