Raymond Domenech a failli guider la France vers l’apothéose au Mondial-2006, mais son image restera associée à la grève des Bleus à Knysna, en 2010, épilogue amer de son mandat de sélectionneur et dernière expérience d’entraîneur en date avant sa nomination à Nantes mercredi.
Quand il s’avance face à une nuée de journalistes pour lire le communiqué des joueurs qui refusent de descendre du bus à la Coupe du monde en Afrique du Sud après l’exclusion de Nicolas Anelka qui l’a insulté à la mitemps de France-Mexique, l’ancien défenseur rugueux de Lyon, aujourd’hui âgé de 68 ans, est loin de se douter qu’il mettra plus de dix ans à retrouver un banc. Une traversée du désert jamais loin du monde du football, avec des piges comme consultant dans différents médias (RTL, Europe 1, la chaîne L’Equipe), la présidence depuis 2016 de l’Unecatef, le syndicat des entraîneurs et une place au Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel, dont il a aussi brièvement brigué la présidence en 2016.
Limogé pour faute grave après la Coupe du monde, décision qu’il a contestée aux Prud’hommes avant de trouver un accord avec la Fédération (FFF) à hauteur de 975.000 euros bruts, Raymond Domenech n’a depuis plus exercé en tant qu’entraîneur d’une équipe professionnelle. Tout juste le reverra-t-on fin 2010 à la tête de l’équipe des moins de 11 ans de l’Athletic club de Boulogne-Billancourt (ACBB) dont il s’occupe bénévolement.
Une manière de se ressourcer pour l’ancien arrière moustachu rugueux, voire brutal, double champion de France comme joueur en 1979 (Strasbourg) et 1984 (Bordeaux). Après avoir débuté comme entraîneur sur le banc de son dernier club pro, Mulhouse (1984-1988), puis retrouvé son premier club, Lyon (joueur de 1970 à 1977 puis entraîneur de 1988 à 1993), Domenech a été pendant plus d’une décennie le sélectionneur des Espoirs (1993-2004). Devancé par Jacques Santini en 2002, il devient sélectionneur des Bleus en 2004, après l’échec de l’Euro portugais, terminé sur une défaite en quart de finale contre le futur vainqueur surprise grec. Il prône d’abord le rajeunissement, mais un début de qualifications mal négocié le force à faire sortir de leur retraite internationale trois “glorieux anciens” (Zidane, Thuram, Makelele). En juillet 2006, il pense enfin avoir acquis une légitimité après la finale de Coupe du monde perdue aux tirs au but face à l’Italie, marquée par l’exclusion en prolongation de Zidane à la suite de son coup de tête sur Marco Materazzi.
Deux mois plus tard, les qualifications pour l’Euro-2008 offrent une “revanche” aux Bleus au Stade de France. L’occasion pour Domenech, amateur de théâtre et de bons mots, se s’en prendre une nouvelle fois à sa cible privilégiée, les Italiens: “Il faut tout nettoyer, les provocateurs aussi, et il (Materazzi, NDLR) est en tête de liste.” Domenech en remettra une couche en 2017 dans une interview au Parisien, où il déclarera avoir “connu un match des Espoirs France-Italie avec un arbitre acheté” en 1999, ce qui lui vaudra une suspension par l’UEFA. Sa demande en mariage à sa compagne, la journaliste de télévision Estelle Denis, au soir de l’élimination des Bleus au premier tour de l’Euro-2008 fait également scandale, mais n’empêche pas Domenech d’être reconduit, protégé par la FFF et l’influent président de l’UEFA Michel Platini, inquiets d’une possible mainmise des “anciens” du titre mondial de 1998. Aveugle à la faillite de ses cadres vieillissants en 2008 (Thuram, Vieira, Sagnol, Makelele) et au conflit de générations avec quelques jeunes (Benzema, Nasri), il promet de “chasser les ego” en Afrique du Sud, où les Bleus arrivent encore escortés par le parfum du scandale de la main coupable de Thierry Henry en barrages contre l’Irlande.
Mais il n’a aucune prise sur les dissensions internes de son groupe, qui a explosé avec l’affaire Anelka. Knysna restera le point final du bilan très décrié comme sélectionneur de Raymond Domenech, qui a longtemps possédé le record de matches sur le banc des Bleus (79), avant d’en être dépossédé par Didier Deschamps (108 aujourd’hui). Dix ans plus tard, Nantes lui donne enfin l’occasion de rebondir, même si son âge canonique (69 ans le 24 janvier) risque de lui valoir un sévère retour de bâton: en 2017, alors président de l’Unecatef, il avait critiqué la dérogation accordée à l’Italien Claudio Ranieri (alors âgé de 65 ans et 7 mois) pour s’installer sur le banc de... Nantes, allégant de la limite d’âge mentionnée dans la charte du football (65 ans).
Quand il s’avance face à une nuée de journalistes pour lire le communiqué des joueurs qui refusent de descendre du bus à la Coupe du monde en Afrique du Sud après l’exclusion de Nicolas Anelka qui l’a insulté à la mitemps de France-Mexique, l’ancien défenseur rugueux de Lyon, aujourd’hui âgé de 68 ans, est loin de se douter qu’il mettra plus de dix ans à retrouver un banc. Une traversée du désert jamais loin du monde du football, avec des piges comme consultant dans différents médias (RTL, Europe 1, la chaîne L’Equipe), la présidence depuis 2016 de l’Unecatef, le syndicat des entraîneurs et une place au Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel, dont il a aussi brièvement brigué la présidence en 2016.
Limogé pour faute grave après la Coupe du monde, décision qu’il a contestée aux Prud’hommes avant de trouver un accord avec la Fédération (FFF) à hauteur de 975.000 euros bruts, Raymond Domenech n’a depuis plus exercé en tant qu’entraîneur d’une équipe professionnelle. Tout juste le reverra-t-on fin 2010 à la tête de l’équipe des moins de 11 ans de l’Athletic club de Boulogne-Billancourt (ACBB) dont il s’occupe bénévolement.
Une manière de se ressourcer pour l’ancien arrière moustachu rugueux, voire brutal, double champion de France comme joueur en 1979 (Strasbourg) et 1984 (Bordeaux). Après avoir débuté comme entraîneur sur le banc de son dernier club pro, Mulhouse (1984-1988), puis retrouvé son premier club, Lyon (joueur de 1970 à 1977 puis entraîneur de 1988 à 1993), Domenech a été pendant plus d’une décennie le sélectionneur des Espoirs (1993-2004). Devancé par Jacques Santini en 2002, il devient sélectionneur des Bleus en 2004, après l’échec de l’Euro portugais, terminé sur une défaite en quart de finale contre le futur vainqueur surprise grec. Il prône d’abord le rajeunissement, mais un début de qualifications mal négocié le force à faire sortir de leur retraite internationale trois “glorieux anciens” (Zidane, Thuram, Makelele). En juillet 2006, il pense enfin avoir acquis une légitimité après la finale de Coupe du monde perdue aux tirs au but face à l’Italie, marquée par l’exclusion en prolongation de Zidane à la suite de son coup de tête sur Marco Materazzi.
Deux mois plus tard, les qualifications pour l’Euro-2008 offrent une “revanche” aux Bleus au Stade de France. L’occasion pour Domenech, amateur de théâtre et de bons mots, se s’en prendre une nouvelle fois à sa cible privilégiée, les Italiens: “Il faut tout nettoyer, les provocateurs aussi, et il (Materazzi, NDLR) est en tête de liste.” Domenech en remettra une couche en 2017 dans une interview au Parisien, où il déclarera avoir “connu un match des Espoirs France-Italie avec un arbitre acheté” en 1999, ce qui lui vaudra une suspension par l’UEFA. Sa demande en mariage à sa compagne, la journaliste de télévision Estelle Denis, au soir de l’élimination des Bleus au premier tour de l’Euro-2008 fait également scandale, mais n’empêche pas Domenech d’être reconduit, protégé par la FFF et l’influent président de l’UEFA Michel Platini, inquiets d’une possible mainmise des “anciens” du titre mondial de 1998. Aveugle à la faillite de ses cadres vieillissants en 2008 (Thuram, Vieira, Sagnol, Makelele) et au conflit de générations avec quelques jeunes (Benzema, Nasri), il promet de “chasser les ego” en Afrique du Sud, où les Bleus arrivent encore escortés par le parfum du scandale de la main coupable de Thierry Henry en barrages contre l’Irlande.
Mais il n’a aucune prise sur les dissensions internes de son groupe, qui a explosé avec l’affaire Anelka. Knysna restera le point final du bilan très décrié comme sélectionneur de Raymond Domenech, qui a longtemps possédé le record de matches sur le banc des Bleus (79), avant d’en être dépossédé par Didier Deschamps (108 aujourd’hui). Dix ans plus tard, Nantes lui donne enfin l’occasion de rebondir, même si son âge canonique (69 ans le 24 janvier) risque de lui valoir un sévère retour de bâton: en 2017, alors président de l’Unecatef, il avait critiqué la dérogation accordée à l’Italien Claudio Ranieri (alors âgé de 65 ans et 7 mois) pour s’installer sur le banc de... Nantes, allégant de la limite d’âge mentionnée dans la charte du football (65 ans).