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Dernière démission en date, celle du bâtonnier Abderrahim Jamaï, fondateur de l’Observatoire marocain des prisons et coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort. Dans un communiqué rendu public mardi 19 mars, cet avocat fustige la méthode «Choubani» et dit refuser catégoriquement de se faire complice d’une initiative qui a décidé de marginaliser les associations de la société civile et d’un dialogue «en complète contradiction avec les acquis du 20 février». «Habib Choubani veut dialoguer à sa manière et avec les personnes et les ONG choisies par ses seuls soins. Avec de tels procédés et de telles méthodes, le gouvernement ne dialogue pas avec la société civile mais contre la société civile», écrit ce défenseur des droits humains. La bruyante défection du coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort fait suite à la longue liste d’associations nationales qui boycottent le dialogue national sur la société civile.
L’Association démocratique des femmes du Maroc, Transparency Maroc, Espace associatif, le Réseau amazigh pour la citoyenneté, Alternatives du Maroc font partie des ONG qui ont décidé de ne pas participer à la grand-messe du ministre islamiste. Des universitaires de renom comme Mohamed Tozy et Abdallah Saaf, qui ont tous deux cette particularité d’avoir été membres de la commission Royale en charge de la réforme de la constitution ont officiellement annoncé leur non participation aux travaux d’un dialogue national, qui, au final, ne réunit plus grand monde. «Tout ce beau monde a d’ailleurs adressé une lettre aussi bien au président de la commission de ce dialogue national, Ismaïl Alaoui qu’au ministre Choubani, auteur de cette initiative et seul contre tous pour dénoncer l’interventionnisme aigü du gouvernement islamiste dans la composition de la commission et l’exclusion de trop nombreuses associations et plus particulièrement les ONG féminines et celles de défense de l’amazighité», rappelle cette activiste du mouvement féminin.
A ce concert de protestations sont venues s’ajouter les protestations officielles du Forum des Jeunes Marocains et du gouvernement parallèle des Jeunes qui fustigent le caractère excluant et hégémonique d’un dialogue qui, en principe, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution de 2011 et devrait permettre à la société civile d’assumer pleinement le rôle qui lui est assigné, notamment sa contribution aux domaines de la législation et du contrôle des politiques publiques. Selon Habib Choubani, des projets de lois seront élaborés à la fin du processus et ce pour organiser les nouveaux rôles des associations dont le nombre dépasserait 93.000.
Autre pomme de discorde, et elle n’est pas des moindres, la désignation de l’islamiste Abdelali Hamieddine au poste de rapporteur de la commission du dialogue national avec la société civile. «Personnalité controversée dans le monde universitaire et positions aussi tranchées qu’intempestives», font valoir ceux et celles qui s’inquiètent de la présence de M. Hamieddine, irréductible parmi les irréductibles du PJD. Aux dernières nouvelles, et en sa qualité de président de l’Association islamiste «Forum de la dignité», Abdelali Hamieddine se serait retiré des travaux de la commission du dialogue national dont il est pourtant le rapporteur. Information, rumeur ou intox? Le bateau ivre du dialogue national sur la société civile tangue en tout cas bien dangereusement.