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Les défis du projet de loi sur la grève au Maroc
Les Marocains constituent la première communauté maghrébine installée à l’étranger. Ils représentent 46% suivis par les Algériens (23%), les Tunisiens (20%), les Libyens (7%) et les Mauritaniens (4%). L’ensemble de ces ressortissants représente environ 5% de la population maghrébine. Un taux nettement supérieur au taux moyen mondial estimé à 3,2%. C’est ce qui ressort d’une étude du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) présentée mardi dernier à Alger.
Réalisée entre décembre 2014 et février 2015 sur la fuite des cerveaux et le développement dans l’espace de l’Union du Maghreb arabe (UMA), cette étude a observé une nette progression du nombre de migrants diplômés du supérieur. Ils sont estimés actuellement à 853.000 personnes contre 585.000 en 2000, soit un taux de croissance de 31%. En 2000, le taux d’émigration des Marocains ayant fait des études supérieures a été de 17%, de 13% pour les Tunisiens et de 9% pour les Algériens. Les ressortissants marocains arrivent en tête du peloton des migrants diplômés du supérieur au niveau du Maghreb avec 397.000 soit un taux de 46 % devant l’Algérie (37%) et la Tunisie (12%). La Libye et la Mauritanie viennent en 4ème et 5ème positions, avec respectivement 3% et 1%.
Le Maroc est également bien situé au niveau des migrations estudiantines provenant des pays de l’UMA qui ont connu une progression constante ces dernières années, précise l’étude. Il compte plus de la moitié des effectifs des étudiants maghrébins à l’étranger. Une place fortement concurrencé par la Tunisie qui enregistre une croissance de 50% depuis l’an 2000.
Entre 2010 et 2011, date de la révolution du jasmin, 306.000 Tunisiens ont quitté leur pays. Un ancien rapport du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (FEMISE) a indiqué qu’entre 2003 et 2008, le nombre d’étudiants tunisiens en Europe a été multiplié par deux, et le pourcentage de ceux qui y restent travailler est d’autant plus élevé.
De son côté, l’étude du CREAD a souligné que le taux de croissance moyen de cette migration pour les trois pays du Maghreb central (Algérie, Maroc et Tunisie) était de 26% entre 2000 et 2012. Pourtant, Mohamed Charef, directeur de l’Observatoire régional de migration et l’un des participants à l’atelier de présentation de l’étude du CREAD, estime que l’appellation «fuite des cerveaux» est équivoque et préfère parler plutôt de mobilité de compétences. «On ne peut pas empêcher les gens d’aller étudier ou travailler à l’étranger comme on ne peut pas les contraindre à revenir dans leur pays d’origine une fois qu’ils ont décroché leurs diplômes», nous a-t-il précisé avant d’ajouter : «Et même la notion de compétence reste floue puisqu’on n’arrive pas à s’accorder sur son contenu. Faut-il limiter ce concept aux seuls ingénieurs, professeurs ou faut-il inclure également les artistes et les sportifs?».
D’ailleurs, il estime que le Maroc ne souffre pas de ce phénomène malgré ces taux élevés. «On n’a pas encore atteint la situation de certains pays qui connaissent une hémorragie au niveau de leurs compétences. Le Royaume entretient de bonnes relations avec ses compétences à l’étranger via des associations et des partenariats», a-t-il conclu.