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Par ailleurs, les militantes qui ont fait montre d’une grande mobilisation à participer au chantier des réformes dans son ensemble, ont également formulé plusieurs revendications relatives aux droits de la femme qu’elles veulent voir inscrites dans la Constitution. Des revendications qui découlent de leur expérience en matière de lutte pour les droits de la femme et qui concernent l’élimination de tous les aspects de discriminations sociopolitiques et économiques. Idem pour les abus découlant du non respect des lois en vigueur et des traités internationaux signés par le Maroc en matière de droits de la femme.
D’où l’appel à un quota plus élevé dans l’objectif d’atteindre la parité au sein du gouvernement, des institutions et également à l’intérieur des formations politiques et des centrales syndicales», explique une militante. Ceci dit, les militantes usfpéistes appellent à hausser la barre de leurs revendications concernant les droits de la femme ou intéressant l’ensemble de la société marocaine.
Dans ce sens, et afin d’enrichir le débat relatif à l’élaboration des réformes constitutionnelles et politiques, le Secrétariat national de la femme ittihadie a initié la conférence de samedi dernier au siège du parti pour faire le tour de la question en s’ouvrant sur différentes idées qui émanent de l’expérience de chacune des militantes à l’échelle nationale.
Le débat a été axé sur trois axes, à savoir : «Quels sont les outils et les formules adéquates pour définir clairement sur la nouvelle Constitution les droits de la femme?», «Quels sont les secteurs constitutionnels qui doivent préciser cela?» et «Quels sont les outils législatifs et juridiques capables de protéger les droits constitutionnels de la femme?».
Le débat a privilégié une approche plus pragmatique et plus sereine pour déboucher sur des recommandations ou des suggestions qui serviront de plateforme à un débat ouvert sur l’ensemble des militantes et militants du parti. Pour ce faire, d’éminents spécialistes en la matière, à savoir Aicha Belarbi, Khadija Merouazi, Abderrahmane Benyahia et Said Saâdi sont intervenus. Lors de cette conférence, Jamal Rhmani, membre du Bureau politique, a précisé que «l’USFP a toujours été leader en matière de lutte pour les droits de la femme». Il a même rappelé l’expérience de Said Saâdi qui avait déclenché l’ire des conservateurs en évoquant l’approche genre pendant le gouvernement d’alternance.
C’est pourquoi, Rhmani a-t-il insisté sur le fait que la mentalité du citoyen marocain risque de ne pas accepter facilement de faire participer la femme à tous les secteurs vitaux du pays. Il s’inquiète du degré d’acceptation de la société marocaine de la consécration constitutionnelle des droits de la femme. C’est pourquoi il a appelé à lancer une vaste campagne de sensibilisation et de communication autour des attentes de la femme pour préparer l’opinion publique marocaine à ce changement. Et pour argumenter son approche, M. Rhmani a raconté aux participants à la conférence son expérience en tant que ministre de l’Emploi : «A la tête de quatre départements clés du ministère, nous avons nommé trois femmes. Quelques jours plus tard, nous avions reçu des démissions de certains fonctionnaires hommes qui refusaient de travailler sous la tutelle de ces femmes. Ce qui montre que la mentalité masculine est plus dure à évoluer que ce qu’on peut imaginer». Un avis que partage Said Saâdi qui refuse d’oublier la résistance inexpliquée des conservateurs à toutes les approches genres au sein des différents départements.
MM. Rhmani et Saâdi appellent à travailler sérieusement sur le volet de la vulgarisation de l’intérêt qu’il y a à associer la femme à la gestion des différents secteurs du pays. Ce dernier reste optimiste vis-à-vis du nouveau challenge de la femme marocaine. Il a ainsi donné des exemples de constitutions africaines qui consacrent à la femme une bonne partie de leurs dispositions. Pour lui, les expériences sud-africaine et sénégalaise en la matière sont à étudier.
Un avis que partagent les autres intervenants, notamment Khadija Merouazi qui a insisté sur un constat important : «C’est une occasion en or pour la femme marocaine. Il faut en profiter pleinement pour élever la barre de nos revendications.» Et d’ajouter : «La femme doit participer à cette dynamique dans son ensemble. Nous ne devons pas cantonner nos revendications aux simples droits de la femme mais à l’ensemble des dispositions de la Constitution. Surtout que les attentes de la femme sont en somme celles de toute la société marocaine. Ainsi, nous devons unir nos forces pour un Maroc démocratique où l’action politique et la gestion des affaires publiques se font en toute transparence et avec égalité de chances».
Aicha Belarbi, quant à elle, a mis l’accent sur un point d’une grande importance, celui de l’absence de parité même au sein de la commission chargée du suivi des réformes constitutionnelles. Ce qui montre que la mentalité masculine ne changera pas facilement sans davantage de militantisme féminin. Surtout que les femmes ne demandent pas de «cadeaux» mais des droits. «C’est pourquoi nous devons avant tout agir pour nous affranchir de la tutelle des hommes, même au sein des instances du parti», poursuit-elle.
Invité à cette rencontre, Fathallah Oualalou, Premier secrétaire-adjoint du parti, a rappelé «l’expérience de l’UNFP en 1947, en la matière, quand Mehdi Ben Barka, martyr de l’USFP, avait présenté une lettre à Feu Mohammed V, sur les droits de la femme. Une lettre qui avait coïncidé avec l’apparition, pour la première fois, de la Princesse Lalla Aicha sans voile. Ce qui démontre que la question des droits de la femme a toujours été au-devant des revendications du parti». Rappelons qu’Oualalou avait adopté et encouragé l’approche genre au sein des différents départements qui relevaient de sa tutelle quand il était ministre des Finances.
Notons que d’autres manifestations auront lieu dans les semaines à venir dans l’objectif est de faire entendre la voix de la femme concernant les réformes.