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La faiblesse des prix du pétrole et les conflits qui sévissent dans la région continuent de peser sur les perspectives de croissance du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, a constaté l’institution financière dans son dernier bilan sur la région.
«Cette croissance timide freine la progression des niveaux de vie. Des transformations structurelles visant à évoluer vers une économie plus dynamique tirée par le secteur privé sont nécessaires pour relancer la croissance et créer des emplois dans le privé, et certains pays s’y préparent déjà », a relevé le FMI.
Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI explique que «les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord restent confrontés à deux problèmes économiques et géopolitiques les plus délicats : le repli des cours du pétrole et l’intensification des conflits armés».
Dans son rapport, le FMI estime qu’en dépit de l’amorce d’un redressement constaté ces derniers mois et qui avait porté le prix du baril à plus de 50 dollars, « les cours du pétrole - moteur essentiel de la croissance pour les exportateurs de la région - devraient rester faibles dans les années à venir. Ils devraient tout juste atteindre 60 dollars le baril en 2021, très en deçà des pics supérieurs à 100 dollars enregistrés il y a seulement deux ans ».
Le FMI note, par ailleurs, que les conflits armés continuent de provoquer de graves crises humanitaires dans plusieurs pays de la région, de perturber l’activité économique et d’ébranler la confiance dans toute la région.
Les analystes du Fonds monétaire international préviennent que les perspectives seront timides pour les exportateurs comme pour les importateurs de pétrole.
En effet, selon ces derniers, les pays exportateurs de pétrole du Conseil de coopération du Golfe (CCG), devraient connaître une croissance hors pétrole de l’ordre de 1,8% en 2016 et de 3,1% en 2017. Ce qui est en deçà des 7% de moyenne observés entre 2000 et 2014.
Cette contreperformance serait imputable à «l’effet de frein des mesures d’assainissement budgétaire et à une perte générale de confiance du secteur privé face à la faiblesse des prix du pétrole», explique le FMI.
Par ailleurs, les conflits en Iraq, en Libye et au Yémen devraient peser négativement sur la croissance non pétrolière en dehors du CCG. Selon le FMI, celle-ci devrait être quasiment nulle cette année.
Si la production pétrolière a connu un solide rebond en Iran, le FMI fait constate que « l’effet du relâchement des sanctions sur la croissance tarde à se concrétiser car les entreprises internationales restent prudentes et les réformes intérieures n’avancent que lentement ».
Selon les projections du FMI, les retombées du ralentissement de la croissance du CCG et les conséquences des conflits armés - de même que les profondes entraves structurelles intérieures - pénalisent la croissance des pays importateurs de pétrole de la région qui devraient afficher une croissance de 3,6 % en 2016 et de 4,2 % en 2017.
Ainsi, prévient-il, «à moyen terme, la croissance sera trop faible pour permettre une amélioration sensible des niveaux de vie ou pour juguler un chômage élevé, de plus de 10 % dans l’ensemble de la population et 25 % chez les jeunes».
Le FMI estime que les pays de la région doivent s’adapter au pétrole moins cher et poursuivre plusieurs réformes essentielles.
«Les exportateurs de pétrole doivent s’atteler à la difficile tâche de stimuler la croissance dans une conjoncture de faibles recettes budgétaires et de compression des dépenses. Quant aux importateurs de pétrole, leur défi principal consistera à favoriser la création d’emplois grâce à un secteur privé plus dynamique», a exhorté Masood Ahmed.
Il va falloir stimuler la croissance tout en maîtrisant les dépenses budgétaires, mais aussi tirer le meilleur parti de la marge de manœuvre dont disposent les pays en matière de dépenses publiques.
Pour Masood Ahmed, «l’infrastructure, l’éducation et la santé restent trois domaines dans lesquels les dépenses publiques peuvent particulièrement réussir à promouvoir une croissance durable».
Par ailleurs, les pays de la région doivent évoluer plus rapidement vers une économie plus diversifiée, plus dynamique et tirée par le secteur privé.