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Elle a entamé son intervention par mettre en valeur l’expérience marocaine dans le domaine de la démocratie locale et la gestion de la chose locale, et ce depuis 1976. Une expérience, prometteuse à ses débuts, qui a donné lieu à l’émergence d’élites compétentes et crédibles contribuant ainsi à promouvoir la culture de la décentralisation, a-t-elle constaté.
Le rôle de l’intermédiation institutionnelle qui devrait être normalement accompli par les collectivités territoriales a régressé, et ce pour de nombreuses raisons. A commencer, a-t-elle indiqué, par le retrait des élites de la gestion de la chose publique et l’enlisement de la politique et de l’espace public dans la corruption, d’autant plus que la gestion de ce dernier est confiée à des élus non qualifiés.
Et de poursuivre son intervention en soulignant qu’à la lumière de la nouvelle Constitution et en perspective de la régionalisation élargie qui traduit la profondeur de la pratique démocratique et la réforme des organes et des infrastructures de l’Etat, les collectivités se doivent d’être de vrais lieux de l’intermédiation institutionnelle, de mobilisation et de motivation à la participation. Ceci, a-t-elle indiqué, nécessite des élections transparentes et l’exclusion de toutes les personnes impliquées dans des affaires de dilapidation de deniers ou d’irrégularités qui ont entaché la gestion des collectivités territoriales. De même, les partis politiques sont appelés à présenter aux élections des compétences intègres au niveau local, provincial et régional, capables de mener à bien les projets de développement et de veiller sur les politiques d’urbanisation qui respectent l’environnement.
Les collectivités territoriales sont appelées à se positionner à l’avant-garde de ceux dont la mission est de gérer le service public dans le domaine des services sociaux et à être un moteur de développement, particulièrement dans les régions éloignées, a-t-elle précisé.
Il est exigé également la mise en application du principe de rendre compte, tel qu’édicté par la nouvelle Constitution, et de prévoir des sanctions contre toute personne impliquée dans des affaires de détournement de fonds publics, de mauvaise gestion ou n’ayant pas respecté le Code de l’urbanisme.
La mauvaise situation dans laquelle se trouvent nombre de collectivités territoriales, les dysfonctionnements dans la gestion et les entraves dressées devant les projets de développement résultent de la non-application de ce principe, a poursuivi Aicha Guellaa.
L’élargissement de l’indépendance de la gestion des collectivités territoriales sur le terrain est indispensable depuis l’élection, passant par la constitution des bureaux et des majorités homogènes jusqu’à la concrétisation des projets, et que tout cela doit être accompagné par le contrôle et l’évaluation, a-t-elle affirmé. Dans ce cadre, les collectivités territoriales doivent disposer de plans de développement, d’urbanisme et d’aménagement du territoire élaborés sur la base d’études prenant en compte l’avenir démographique, le développement urbanistique et la priorité des besoins.
La question du genre social a été soulevée aussi par Aicha Guellaa. Elle a appelé à ce que cette question soit prise en considération dans l’élaboration de tous les projets et les activités des collectivités territoriales. Les partis politiques devraient présenter aux élections communales des femmes, d’autant plus que cela contribuera à élever le taux de leur participation dans la gestion de la chose locale, permettre l’éclosion de leurs compétences et soigner l’image du Maroc qui a opté pour la parité comme principe constitutionnel.
En dernier lieu, Aicha Guellaa a mis l’accent sur la nécessité de faire participer la société civile dans la préparation des projets et sur l’obligation des collectivités territoriales à soutenir les ONG locales selon des critères transparents et démocratiques.