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Drôle de déclaration alors que ce projet ne figure même pas au programme du ministère de l'Equipement, des Transports et de la Logistique pour l’année 2016. En fait, ce dernier ne fait nullement allusion à de quelconques projets dans les régions du Souss et du Sud. Ces dernières ne sont d’ailleurs nullement mentionnées dans le projet du budget sectoriel dudit ministère qui compte traiter 78 km des axes routiers stratégiques ainsi que plusieurs points noirs. Le département de Rebbah a programmé également l’élargissement et le renforcement de 825 km et la construction de 16 ouvrages d’art avec une enveloppe de 850 millions de DH.
Le même constat a été observé pour l’année en cours. Les régions du Souss et du Sud n’ont pas été intégrées dans le projet de renforcement du réseau d’autoroutes qui s’étend sur 1.800 km.
La déclaration de Rebbah étonne également puisque ce ministre a toujours parlé d’un projet d’autoroute et à aucun moment de voie rapide. L’idée a été annoncée en 2014. Elle visait la construction d’une autoroute reliant la ville de Guelmim à Guerguerate (frontière avec la Mauritanie). Une ambition qui a été revue à la baisse puisqu’en mai dernier, le ministre avait évoqué uniquement la possibilité d’édification d’une autoroute reliant Agadir à Guelmim avant son extension à d’autres villes du Sud. Une étude «censée» identifier et créer une liaison qui reliera Agadir, Guelmim, Tan Tan, Laâyoune et Dakhla a été également lancée.
Pourtant, malgré ces annonces lancées en grande pompe et à plusieurs reprises et nonobstant les promesses de la commission stratégique présidée par le ministre lui-même qui a, elle aussi, prévu la construction d’une autoroute, rien de concret n’a été entrepris.
Que s’est-il passé pour que le ministre opère un tel revirement? Pour certains observateurs, cela n’a rien de surprenant puisque le ministre est habitué à changer d'avis à tout vent. Il n’est d’ailleurs pas à sa première volte-face. En décembre 2014, il avait révélé devant le Parlement à l’occasion des intempéries qui avaient frappé le Sud du Maroc, que le parc national des ouvrages d’art est de bonne qualité et qu’aucun nouveau pont ne s’est effondré. Quelques jours plus tard, et à l’occasion d’une visite dans la région du Haouz, il est revenu sur ses déclarations. D’après lui, la totalité du parc national des ouvrages d’art devrait faire l’objet d’une remise à niveau, notamment en ce qui concerne sa structure technique qui ne supporterait pas la survenue de probables pluies torrentielles.
«On se demande pourquoi il n’avait pas fait montre du même enthousiasme qu’à Laâyoune lorsque les inondations avaient ravagé le Sud du Royaume et mis à nu la faiblesse et la vulnérabilité des infrastructures routières dans cette région. En l’occasion, le ministre s’était contenté d’effets d’annonce sans lendemain», nous a précisé une source sous le sceau de l’anonymat. Et d’ajouter : «Comme d’habitude, il a fallu une intervention Royale pour qu’Abdelaziz Rebbah change d’avis et fasse preuve de diligence pour lancer l’actuel projet».
Même son de cloche de cette autre source : « Le projet de voie rapide est un projet initié par le Souverain et Abdelaziz Rebbah ne peut en aucun cas en prétendre la paternité. Il met à nu la politique gouvernementale qui manque de vision long-termiste et qui se crispe dans des enjeux électoralistes à court terme». Et de conclure : « Ce projet aurait dû voir le jour il y a longtemps, d’autant que les études ont été déjà lancées. Mais je crois que le courage et la volonté politique manquent à Benkirane et à son équipe».