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Ainsi, après une baisse de l'ordre de 11,7% en 2011 par rapport à 2010, le montant des investissements étrangers en actions cotées à la Bourse de Casablanca a atteint en 2012 quelque 118 milliards de DH, enregistrant ainsi une baisse de 20,1% par rapport à 2011.
C’est ce qui ressort du rapport sur l’investissement étranger à la Bourse de Casablanca au titre de l’année 2012 que le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) vient de publier.
Cette contre-performance a concerné, selon la même source, plus de dix secteurs d’activité. Par ordre dégressif, il y a lieu de citer les équipements électriques et électroniques (Nexans Maroc 84%), les télécommunications (Maroc Telecom 56%), les services aux collectivités (Lydec 52%), le secteur du bâtiment et des matériaux de construction (47%), les loisirs et hôtellerie, le secteur pharmaceutique, les banques, l’agroalimentaire et les sociétés de financement et autres activités. Dans le reste des secteurs, ce fléchissement a été peu signifiant du fait que les participations demeurent minoritaires au sein des sociétés cotées et se situent aux alentours de 3%.
Pour les experts du gendarme de la Bourse, ce recul «n’est pas la résultante d’une désertion de ces investisseurs de la Place casablancaise, mais plutôt d’un effet prix qui reflète les mauvaises performances des secteurs phare, notamment le secteur bancaire et celui des télécoms». Mais pour beaucoup d’autres financiers et économistes, là n’est pas la question qui préoccupe le plus.
Contacté par Libé, Lotfi El Moutaouakil, expert financier, nous a expliqué que le véritable problème de la Place de Casablanca est celui du manque de confiance des investisseurs ». Un manque de confiance dû, selon lui, principalement à la contre-performance du marché d’action marocain». Et d’ajouter : «Au vu de cet élément conjugué aux effets de la crise financière internationale, la panique pousse de plus en plus les investisseurs étrangers à retirer leurs fonds investis à la Place casablancaise».De ce fait, selon lui, l’investissement réalisé par cette catégorie d’investisseurs reste dominé par les participations stratégiques. Pour preuve, celles-ci totalisent 106,1 milliards de DH, soit 90% du total.
Selon M. El Moutaouakil, ce qui prouve que ces investisseurs cherchent moins de risques, c’est qu’«ils ont muté du marché des actions à celui des OPCVM (organismes de placement collectif des valeurs mobilières)». En atteste le bond de 45% des investissements en titres d’OPCVM qui se sont élevés à 1,3 milliard de DH, au moment où la part flottante des capitaux étrangers en Bourse s’est limitée en 2012 à 12 milliards de DH en baisse de 21,5% par rapport à 2011.
Par ailleurs, l'analyse par nationalité révèle une dépendance accrue du marché à la criée des investissements français. En effet, la part des personnes morales françaises domine à hauteur de 77,23% l'investissement des personnes morales étrangères non résidentes. Par catégories d’investisseurs, les investisseurs européens sont les principaux détenteurs des actions cotées à la Bourse de Casablanca avec 90,68% du total des avoirs détenus par les étrangers, suivis des investisseurs d’Amérique du Nord avec 5,23% et enfin ceux du Moyen-Orient avec 3,30%. En somme, ils étaient 4560 en 2012. Soit une centaine de moins que l’année précédente, mais 515 investisseurs ont quitté la Bourse en l’espace de deux ans.
Mais la tutelle doit réagir en vue de mettre fin à cette dégringolade, tant sur le plan de la quantité que celui de la qualité des investissements.
Rappelons qu’il y a quelques années, la Place casablancaise attirait des fonds d’investissement internationaux importants tels que Morgan Stanley Asset Management ou encore le canadien Franklin Templeton Investment Management, dont les gestionnaires d’actifs faisaient le déplacement au Maroc pour orienter leurs investissements.
Ces intervenants influents étaient encouragés par l’attractivité du marché marocain. Mais, depuis 2008, jugeant ce dernier moins intéressant, ils ont cédé la place aux intermédiaires internationaux.
Ces derniers, qui sont à l’origine des volumes attribués aux étrangers sur le marché, sont aujourd’hui loin de s’intéresser au Maroc. Ils n’y investissaient que parce que la Place casablancaise était intégrée aux indices internationaux, notamment l’indice MSCI pour les marchés émergents. Ce qui n’est pas le cas, aujourd’hui. La dégradation de la Bourse de Casablanca de l’indice MSCI, qui entrera vigueur en novembre prochain, n’est pas pour rassurer les investisseurs, selon les professionnels; ce sont des milliards de dirhams que le marché risque de perdre.