«L’achat de biens contrefaits peut être une source de financement des groupes criminels organisés». Tel est l’argument mis en avant par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui a lancé récemment une nouvelle campagne mondiale visant à sensibiliser les citoyens du monde sur les méfaits de la contrefaçon.
Basée sur un nouveau message d’intérêt public, diffusé sur plusieurs chaînes de télévision internationales depuis ce mois, cette campagne rappelle aussi que les biens contrefaits mettent «la santé et la sécurité des consommateurs en péril et suscite d’autres préoccupations éthiques et environnementales».
Pour lutter contre ce fléau, qui génère 250 milliards de dollars chaque année, la campagne exhorte les consommateurs à «regarder derrière» les marchandises contrefaites dans le but de renforcer la compréhension des répercussions multiples de ce commerce illicite, explique l’organisation onusienne.
Sur le thème «Contrefaçon : Ne soutenez pas le crime organisé», l’ONUDC rappelle par ailleurs que «le trafic illicite et la vente de biens contrefaits génèrent d’importants revenus pour les groupes criminels et facilitent le blanchiment d’autres produits illicites».
Citant des exemples de produits pouvant faire l’objet de contrefaçon, tels que les pneus de véhicules, plaquettes de frein et airbags, pièces d’avion, électroménager, formules pour bébé et jouets pour enfants, l’ONUDC indique que « les sommes provenant de la vente de produits contrefaits peuvent être canalisées vers la poursuite de la production de faux ou d’autres activités illicites».
L’Office onusien s’inquiète, par ailleurs, de l’ampleur prise par la vente des médicaments frauduleux à travers le monde, de l’Asie de l’Est et du Pacifique à l’Asie du Sud-est et en Afrique. Dans ces deux parties du monde, ce commerce frauduleux représente «à lui seul à 5 milliards de dollars par an, somme considérable introduite dans l’économie illicite», déplore-t-elle.
Revenant sur le risque encouru par les consommateurs, il est rappelé que «les médicaments frauduleux peuvent ne contenir aucune substance active, pire encore, ils peuvent être constitués de produits chimiques inconnus et potentiellement dangereux».
L’ONUDC ajoute que la contrefaçon constitue également une véritable menace pour l’environnement. D’autant plus que «des colorants nocifs toxiques, des produits chimiques et des composants inconnus utilisés dans les produits contrefaits ne sont pas éliminés correctement».
Enfin, rappelle-t-il, les réseaux criminels utilisent dans le cadre de la contrefaçon les mêmes voies et les mêmes modus operandi que pour le trafic de drogues, d’armes à feu ou la traite des personnes. D’autres fléaux tout aussi préoccupants.