Kénitra et Tanger, deux pôles économiques et industriels prometteurs. Leurs potentialités sont grandes. Leurs emplacements géographiques permettent au premier, l’ouverture sur l’ensemble du territoire national et au second, une proximité de l’Europe. Les organisateurs des «Journées régionales de l’industrie» en ont fait respectivement les deux étapes de la deuxième édition de cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mise en place du Pacte national pour l’émergence industrielle. Ainsi, les deux pôles ont été au rendez-vous de cet événement présidé, les 18 et 21 mars courant, par Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies. Plusieurs entreprises y ont participé. A l’instar du pôle Tanger qui réunit plusieurs plateformes industrielles et économiques, notamment la zone franche et le port Tanger-Med, celui de Kénitra, visité vendredi dernier par la caravane des «Journées régionales industrielles» ne manque pas, non plus, d’importance. C’est en fait un cheval de bataille du développement économique et industriel du pays. Pour s’en apercevoir, il suffit de rappeler, d’une part, l’importance du bilan 2010 du CRI de Kénitra et régions, et, d’autre part, l’implantation de la zone industrielle de nouvelle génération, dite zone franche d’exportation, dont l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion ont été confiés au groupement composé de la société MEDZ, filiale de la CDG et de la société espagnole Edonia World. L’«Atlantic Free Zone» est un projet qui s’inscrit dans une vision urbanistique globale et intégrée. «Initiée dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle, cette plateforme industrielle intégrée (P2I) de Kénitra s’inscrit dans le déploiement d’une Offre Maroc pour les activités liées aux métiers mondiaux du Maroc», ont fait savoir les responsables locaux aux participants de la deuxième édition des «Journées régionales industrielles», vendredi dernier à Kénitra. Et d’ajouter: «L’Atlantic Free Zone a pour ambition d’offrir les meilleurs espaces d’accueil aux investisseurs opérant dans ces métiers, et particulièrement pour ceux opérant dans le secteur automobile». Sans oublier l’offre immobilière qu’elle propose «aux meilleurs standards internationaux ainsi que l’offre de services variée et adaptée aux besoins des investisseurs», précise la présentation du CRI de la région. Surtout que les promoteurs de l’«Atlantic Free Zone» proposent, d’après la même source, «des bâtiments et locaux industriels clé en main et des plateaux de bureaux pour les entreprises industrielles et de services sous toutes les formes de cession possibles : Leasing immobilier, location longue durée, achat». L’autre volet important lié au second rôle attendu de cette zone franche réalisée en deux tranches sur une superficie de 345 ha, dont la première tranche réalisée sur une superficie brute de 192 ha, sera opérationnelle à partir du troisième trimestre de 2011, est le renforcement du commerce extérieur. Pour ce faire, les initiateurs de ce grand projet ont fait d’une partie de la plateforme une zone franche d’exportation (199 ha). Un positionnement stratégique qui renforce son attractivité. Surtout que les investisseurs y bénéficieront des avantages fiscaux et douaniers. N’empêche que les investisseurs de l’autre partie de la plateforme généraliste et ouverte aux entreprises ciblant principalement le marché national, l’«Open zone» (146 ha), bénéficieront également d’autres avantages similaires. Entre autres, les avantages fiscaux avec «exonération des droits d'enregistrement pour la constitution ou l'augmentation du capital et pour les acquisitions des terrains; exonération de la taxe professionnelle pendant 15 ans; exonération de la taxe de services communaux pendant 15 ans; exonération de l'impôt sur les sociétés durant 5 ans et réduction du taux à 8.75% pour les 20 exercices suivants; exonération de la taxe sur les produits des actions, des parts sociales et revenus assimilés pour les non résidents; exonération de la TVA sur les marchandises et rapatriement libre des bénéfices et capitaux», résume la fiche technique mise à la disponibilité des investisseurs dans les différents guichets du CRI.
Rappelons, dans ce sens, que «la composante industrielle de la zone franche d’exportation sera destinée à accueillir, essentiellement, des équipementiers automobiles. Elle est également ouverte aux entreprises oeuvrant dans les secteurs de l’agroalimentaire, le textile, le cuir, les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques incluant l’industrie automobile, ainsi que les industries chimiques et parachimiques. Sans oublier bien évidemment les services liés aux activités visées et fixées par l’arrêté conjoint du ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies et le ministre de l’Economie et des Finances», précisent les responsables du CRI. D’après eux, «la zone franche de Kénitra comportera, également, une zone logistique, une gare ferroviaire, un port sec (transport par voie ferroviaire), des banques offshore et un Institut spécialisé de formation aux métiers de l’automobile qui sera créé avec la collaboration de partenaires de formation internationaux». Et afin d’encourager l’auto-emploi et la création d’entreprise, plusieurs initiatives administratives ont été prises pour simplifier les procédures: «Un Guichet unique, animé par une antenne du CRI la région Gharb-Chrarda-Béni Hssen au sein du projet, regroupant les différents services clés de l’Etat pour les investisseurs, assurera dans un délai très court l’accomplissement des démarches des investisseurs dans les phases d’installation et d’exploitation», soulignent les concepteurs du projet.
Il est à rappeler également que, dans le cadre des potentialités de la région du Gharb, le CRI de Kénitra a affiché récemment un bilan 2010 très positif avec la création de 2073 entreprises dans la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen, totalisant un montant d'investissement d'environ 2,2 milliards de DH, contre 1,2 milliard en 2009, soit une augmentation de l'ordre de 68 %. Ce qui pourrait générer, d’après des responsables du CRI, plus de 13.000 emplois. En termes de répartition sectorielle, le secteur des services vient en tête avec 51 %, soit 1048 unités et un montant d'investissement de plus de 540 millions de DH, suivi du secteur du commerce avec 800 unités et du secteur des bâtiments et travaux publics avec 140 unités et un investissement global d'environ 1,3 milliard de DH. Et d’ajouter que 260 projets pour un investissement total de plus de 5,4 milliards de DH ont été instruits par le CRI durant la même année. L'ensemble de ces projets prévoit la création d'environ 23.000 postes d'emploi. Des atouts considérables qui renforcent l’installation de la nouvelle plateforme industrielle intégrée de Kénitra. Ce qui drainerait sans doute des investissements encore plus importants.