Ce serait un kamikaze d’origine syrienne qui se serait fait exploser près de la Basilique Sainte-Sophie à une quarantaine de mètres de la Mosquée Bleue, deux hauts lieux du tourisme stambouliote dans le quartier réputé de Sultanahmet en plein centre-ville d’Istanbul. La plupart des victimes de cet attentat sur la vaste esplanade située entre les deux monuments de culte seraient des étrangères et plus particulièrement des touristes asiatiques et allemands, d’où des recommandations du ministère germanique des Affaires étrangères qui a appelé ses ressortissants à éviter les lieux de rassemblements et sites touristiques à Istanbul.
Par ailleurs et un peu comme pour ajouter à la pagaille ambiante de cette situation confuse, un incendie se serait déclaré dans un hôtel de 12 étages, dans le quartier de Maltepe à Istanbul. Une vingtaine de personnes auraient été évacuées et transportées à l'hôpital. Et même si des témoins ont rapporté qu'une explosion était à l'origine de l'incendie, aucun lien avec un quelconque acte malveillant n’a été établi.
L’attentat, de hauts responsables gouvernementaux sous couvert d’anonymat, l’ont attribué volontiers au djihadisme et plus particulièrement à l’EI, une thèse qu’ont d’ailleurs confirmée de leur côté des sécuritaires turcs.
Un Norvégien serait parmi les blessés. Cependant, dans l’immédiat, aucune source gouvernementale n’a pu étayer ces propos, pas plus le bilan du désastre que la nature de la forte déflagration qui a été entendue à des kilomètres à la ronde. Les autorités turques ont annoncé que l’enquête était en cours et comme à l’accoutumée dans pareils cas, elles ont muselé les médias leur interdisant de diffuser ou d’émettre quoi que ce soit sur ces évènements dramatiques, laissant la primeur au président turc Recep Tayyip Erdogan qui, dans un discours, a attribué l’attentat suicide perpétré à un kamikaze d'origine syrienne.
A Ankara, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a convoqué une réunion d'urgence avec le ministre de l'Intérieur ainsi que de hauts chefs de services de la sécurité du pays.
Même si aucune revendication n’a pour l’heure été faite, il est clair que Daesh a potentiellement désigné la Turquie et notamment Istanbul comme une cible privilégiée. A cela, si l’on ajoute les 900 km de frontières avec la Syrie pour le moins poreuses et dont une centaine est ouverte et incontrôlée, ce n’est pas demain la veille que la Turquie, qui doit compter avec le préoccupant front kurde, en plus de celui anti-Daesh, court des risques et des dangers qu’Erdogan tout déterminé soit-il à lutter contre l’EI ou le PKK est loin de pouvoir éviter.
Il est clair que ces derniers qui ont visé Istanbul mardi, s’attaquent maintenant à son économie et notamment au tourisme, une composante dans la politique intérieure qui vaut une forte croissance, faut-il le rappeler, la Turquie, ce grand pays de plus de quatre-vingt-millions d’habitants et dont des centaines de milliers traversent au quotidien ses frontières avec des voisins en lutte contre des organisations terroristes, de ses quarante-millions de visiteurs par an est l’un des tout premiers touristiquement.