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Selon Hicham Attouch, professeur d’économie à l’Université Mohammed V de Rabat, l’adhésion du Maroc à l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) s’inscrit dans la politique africaine du Royaume qui se concrétise à travers une multitude de politiques bilatérales et un rapprochement avec les différentes régions du continent. Il s’agit d’une sorte de renforcement et de consolidation de la présence marocaine en Afrique », nous a-t-il expliqué. Et de préciser: « Le Maroc s’attend via cet accord à faciliter l’installation de ses investissements dans les pays africains et à conforter sa présence sur le continent. En d’autres termes, il s’agit d’une présence plus politique qu’économique. En effet, les retombées économiques de cet accord dépendront du volume des échanges avec d’autres zones comme l’Europe ou d’autres continents avec qui le Maroc a déjà signé des accords».
Une évaluation confortée par Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, qui a déclaré dimanche à Niamey en marge du 12ème Sommet extraordinaire de l’Union africaine où il a représenté S.M le Roi.que l’opérationnalisation de la ZLECA «s’inscrit parfaitement dans la vision du Souverain pour une Afrique intégrée et prospère», et que « la création de la ZLECA, loin d’être une fin en soi, marque le début d’un dessein collectif plus vaste. Elle est l’expression d’un nouveau modèle de codéveloppement en Afrique, d’un modèle inclusif, solidaire et efficient, au service du citoyen africain». A ce propos, il a affirmé que la ZLECA devrait être un catalyseur du «Made in Africa», ouvrant des perspectives importantes de développement des entreprises, y compris à l’international, et de création de pôles de croissance régionaux interconnectés, grâce, en particulier, à l’accroissement des échanges commerciaux et des investissements intra-africains.
Mais qu’en est-il des critiques qui déplorent la signature d’un tel accord en l'absence de monnaie unique et de véritables zones de libre-échange au sein des blocs régionaux ainsi que le manque d’études préalables sur les bénéfices et les coûts de la mise en œuvre de la ZLECA sur les entreprises et l'économie africaines de manière générale sans parler de la faiblesse de l'industrialisation, du manque d'infrastructures et de diversification des produits commercialisés sur le continent? « Le plus important dans une zone d’échange est d’abord la complémentarité. Dans ce cas de figure, on est face à un processus identique à celui des zones de libre-échange qui se sont développées en Asie avec des pays leaders et des pays suiveurs. Il est vrai que la ZLECA n’est pas une zone bien équilibrée mais elle constitue une zone importante pour le Maroc pour structurer davantage ses relations économiques et en tirer des profits économiques», nous a expliqué notre source. Et de préciser : « Il ne faut pas oublier qu’il y a des grands joueurs qui entrent en lice et qui ont besoin d’une telle structuration comme c’est le cas, à titre d’exemple, de la Chine ou de la Russie qui ont signé des accords avec le Maroc et qui sont des acteurs importants en Afrique. Bref, on peut dire que la ZLECA est un investissement sur l’avenir. En effet, il ne faut pas s’attendre à en tirer grand-chose à l’heure actuelle ou dans les cinq années à venir mais plutôt dans le long terme après l’activation de cette zone. A noter que des enjeux économiques et géopolitiques énormes vont se déployer à l’avenir entre des pays qui veulent jouer le rôle de leaders et qui agissent en présence des grandes puissances économiques qui ont déjà la haute main sur les richesses de l’Afrique (Chine, France, Etats-Unis, Turquie…).
L’accord de la ZLECA risque-t-il de faire l’ombre à d’autres accords de libre-échange déjà signés par le Maroc ? « Il n’y a pas de concurrence entre les accords d’échange, à l’inverse, ils sont complémentaires. Et notre pays figure parmi ceux qui ont signé des dizaines d’accords de ce genre dont la plupart sont désavantageux pour lui (le cas des accords de libre-échange avec les USA, l’Europe, la Turquie…) et que les retombées économiques de ceux qui ne le sont pas ne dépassent pas un milliard de DH au mieux», nous a indiqué Hicham Attouch. Et de conclure : « Nombre de ces accords de libre-échange ne nous donnent pas satisfaction et cela est dû en grande partie au processus de négociation qui semble avoir été mal préparé tant en amont qu’en aval».
Cinq instruments opérationnels de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ont été officiellement lancés, dimanche à Niamey, au terme du 12ème Sommet extraordinaire de l'UA.
Les instruments lancés sont relatifs aux «règles d'origine», au «portail en ligne pour les offres tarifaires», à la «notification, au suivi et à l'élimination de barrières non tarifaires», au «système panafricain de paiement et de règlement numérique» et, enfin, à «l'Observatoire du commerce africain».
Une manne pour le continent aficain
Elle s’étendra sur un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars dans l’ensemble des Etats membres de l’Union africaine. Du point de vue du nombre des pays participants, elle sera la plus grande zone de libre-échange du monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La ZLECA est également un marché très dynamique. Selon les projections, l’Afrique comptera 2,5 milliards de personnes à l’horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler, et verra son économie croître deux fois plus rapidement que celle des pays développés.
Avec des tarifs moyens de 6,1 %, les entreprises sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique plutôt qu’en dehors du continent. La ZLECA éliminera progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes du marché africain en pleine croissance et de profiter des avantages offerts par ce dernier.
L’intégration du continent en une zone d’échanges commerciaux unique offre de grandes possibilités aux entreprises commerciales et aux consommateurs dans toute l’Afrique et permet d’assurer un développement durable dans la région la moins avancée du monde.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la ZLECA pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 % en éliminant les droits de douane à l’importation, et le doubler si les obstacles non tarifaires sont également réduits.