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Considérée comme l’une des plus vastes au monde, au niveau de ses pays membres, cette ZLEC est à la fois un rouage essentiel dans le développement économique de l’Afrique, mais également l'un des projets clés de l'Union africaine (UA), mis en avant dans le cadre de son Agenda 2063. Rappelons que l’UA est une organisation que le Royaume a réintégrée le 30 janvier 2017.
Au même titre que l’ensemble des pays qui ont paraphé l’accord, lequel rentrera en vigueur dans moins d’un an, le Maroc jouira des nombreux avantages et effets positifs, dont l’ampleur dépend principalement des caractéristiques économiques de la zone concernée et surtout de la nature et de l’intensité des échanges.
Tout d’abord, il faut souligner que la ZLEC est un projet de développement à long terme. Il prévoit de faciliter les flux de marchandises et de personnes sur le continent. Effectivement, une zone de libre-échange, c’est avant tout un groupement de pays partenaires dont l’objectif est d’éliminer entre eux les droits de douane mais également les restrictions quantitatives à l'importation, sans pour autant délaisser leur propre politique commerciale vis-à-vis des pays tiers.
De ce fait, d’un point de vue théorique, la ZLEC impacte positivement la croissance des échanges intra-régionaux, dans la mesure où la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires au sein d’une zone réduit les distorsions liées au commerce, débouchant sur un accroissement du volume commercial tout en améliorant le bien-être des populations respectives.
Si elle s’avère efficiente, l’instauration de la ZLEC permettra ainsi l’expansion de la production des entreprises par le biais des économies d’échelle provenant de la concurrence consécutive à l’ouverture des marchés, à la faveur d’une émancipation des pays africains quant à leur système économique, trop orienté sur l’exploitation des matières premières. Un affranchissement qui aidera donc à la diversification des économies africaines et à l'industrialisation du continent, mais aussi, à lui offrir une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l'extérieur.
Ceci dit, l’appétit économique engendré par de tels gains et avantages « potentiels » est balancé par un certain scepticisme dû à une série d’inconvénients. Dans un premier temps, est évoquée la médiocre qualité des infrastructures de transport. Ensuite, le second aspect qui pourrait freiner les effets positifs de la ZLEC et le développement du commerce intra-africain, se niche dans le manque de complémentarité entre les différentes économies africaines. Plus en détail, est pointée du doigt la présence au sein de la zone de pays partenaires de tailles très différentes. Ce trop grand nivellement de force peut avoir des effets néfastes à court terme pour les pays les plus faibles, puisqu’il leur faudra plus de temps que leurs partenaires pour s’adapter à un environnement où la concurrence est acharnée.
Ces difficultés peuvent s’apparenter à celles vécues par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Pour preuve, le commerce intra-régional de la CEDEAO est défini principalement par sa faiblesse (12 %) et le montant annuel des échanges commerciaux de la région, réparti entre les 320 millions de la population, ne dépasse pas 50 dollars par personne.
Par conséquent, plusieurs pistes sont à creuser afin de ne pas tomber dans le même panneau. De nombreux observateurs et spécialistes s’accordent sur l’importance d’instaurer des mécanismes efficaces dans l’optique, entre autres, de sanctionner le non-respect des règles établies, principal grief dû à la mise en application de la CEDEAO. Car supprimer les droits de douane ne doit pas être synonyme de far west économique.