La Turquie accuse la Russie de "propagande

Ankara "regrettera" d'avoir détruit le Soukhoï, dit Poutine


Vendredi 4 Décembre 2015

La Turquie accuse la Russie de "propagande
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a qualifié jeudi de "propagande soviétique" les accusations russes selon lesquelles des dirigeants turcs profitaient du trafic du pétrole extrait par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
 "Lors de la Guerre froide, il existait une machine de propagande soviétique. On les appelait les mensonges façon Pravda", du nom de l'ex-journal du Parti communiste de l'Union soviétique, a raillé M. Davutoglu avant de prendre l'avion pour une visite en Azerbaïdjan.
 "Nous pensions que la période soviétique de la Russie était révolue mais elle réapparaît (...) cette façon de recourir à des méthodes de propagande pour étouffer les problèmes avec ses voisins revient pas à pas", a-t-il poursuivi.
 "Personne ne prête attention à cette machine de propagande soviétique", a conclu le chef du gouvernement islamo-conservateur turc.
 La Turquie et la Russie traversent une grave crise déclenchée par la destruction d'un avion militaire russe par l'armée turque à la frontière syrienne le 24 novembre.
 Après avoir décrété des sanctions contre Ankara, Moscou est passé aux attaques personnelles mercredi en accusant directement le président Recep Tayyip Erdogan et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l'EI.
 M. Erdogan a aussitôt dénoncé des "calomnies" et menacé la Russie de représailles.
 Malgré ces tensions, les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et turc Mevlüt Cavusoglu devaient se rencontrer hier à Belgrade, en marge d'une réunion ministérielle de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), leur première rencontre depuis le début de la crise.
Hier,   le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie "n'oubliera jamais" la destruction d'un avion militaire russe le 24 novembre au-dessus de la frontière syrienne et les Turcs "vont regretter ce qu'ils ont fait".
 "Nous n'oublierons jamais cette complicité avec les terroristes. Nous considèrerons toujours la trahison comme l'un des pires et des plus vils actes. Que ceux en Turquie qui ont tiré dans le dos de nos pilotes le sachent", a déclaré le président lors de son adresse annuelle devant les parlementaires, le gouvernement et les gouverneurs des régions de Russie.
 "Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça. Seul Allah le sait", a-t-il ajouté, suscitant les applaudissements de l'assemblée.
 "Il semble qu'Allah ait décidé de punir la clique au pouvoir en Turquie en la privant de la raison et du bon sens".
 "Il ne faut pas attendre de nous une réaction nerveuse, hystérique, dangereuse pour nous et pour le monde entier", a-t-il promis. "Nous n'allons pas brandir les armes".
 "Mais si quelqu'un pense que pour un crime de guerre aussi lâche, le meurtre de nos concitoyens, ils en seront quittes avec des tomates ou des sanctions dans le secteur des travaux publics ou dans d'autres secteurs, ils se trompent lourdement. Ce n'est pas la dernière fois que nous leur rappellerons ce qu'ils ont fait, ni la dernière fois qu'ils vont regretter ce qu'ils ont fait", a-t-il menacé.
La Russie a mis en place une série de sanctions économiques contre la Turquie, visant principalement les secteurs de l'agriculture, des travaux publics, de l'énergie et du tourisme, en rétorsion à la destruction d'un avion russe le 24 novembre au-dessus de la frontière syrienne.
 Depuis cet incident, le ton n'a cessé de monter entre les deux pays, l'armée russe accusant mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille d'être "impliqués" dans le trafic de pétrole avec le groupe Etat islamique.
 "Nous savons qui en Turquie s'en met plein les poches et permet aux terroristes de gagner de l'argent en vendant du pétrole pillé en Syrie", a de nouveau déclaré M. Poutine, accusant Ankara d'avoir également soutenu les rebelles du Caucase du Nord dans les années 1990 et 2000 au moment où Moscou combattait les séparatistes tchétchènes.


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