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Une équipe internationale conduite par Stéphane Charpinet (Université de Toulouse/CNRS, France) a découvert à 3.900 années-lumière (1 AL = 9.460 milliards de km) deux petites planètes en orbite autour d'une ancienne géante rouge, bien plus chaude (27.000°C en surface) que le Soleil (5.500 °C).
8.000°C au sol
Maintenant très proches de leur étoile, ces planètes –nommées KOI 55.01 et KOI 55.02– ont «probablement plongé profondément dans son enveloppe gazeuse et, malgré la température extrême, ont quand même survécu», explique Gilles Fontaine (Université de Montréal), coauteur de cette étude publiée dans la revue scientifique Nature.
La température à leur surface atteint encore 8.000 à 9.000 °C côté jour, et 1.600-1.800 °C côté nuit. Les astronomes sont surpris qu'elles aient pu survivre à un tel enfer. «Ces planètes sont les plus petites, les plus chaudes, les plus rapprochées de leur étoile et les plus rapides qui aient été observées jusqu'à maintenant», relève le Pr Fontaine. Elles mettent seulement quelques heures (5 pour l'une, 8 pour l'autre) à faire le tour de leur étoile qui ressemblait à notre Soleil il y a des milliards d'années.
«L'aspect le plus intéressant de notre découverte est que, pour la première fois, on démontre que des planètes peuvent avoir un effet sur l'évolution de leur étoile», ajoute-t-il. En plongeant au coeur de la géante rouge, elles auraient contribué à la dépouiller de ses enveloppes gazeuses.
La Terre pourrait «s'évaporer»
Ainsi privée d'une bonne partie de sa masse d'origine, l'étoile n'est plus que l'ombre d'elle-même: un coeur d'hélium en fusion surmonté d'une mince couche d'hydrogène. Quant aux deux planètes découvertes, ce sont probablement les restes d'anciennes grosses planètes comme Jupiter, dont la volumineuse enveloppe gazeuse s'est évaporée lorsqu'elles étaient immergées dans leur étoile.
«Si une petite planète comme la Terre passait un milliard d'années dans un environnement comme ça, elle s'évaporerait. Seules des planètes avec des masses bien plus grandes, comme Jupiter ou Saturne, pourraient survivre», souligne Elizabeth Green (Université d'Arizona) qui a également participé à cette étude.
Cette découverte a été une surprise pour les astronomes qui étudiaient les pulsations de l'étoile sans imaginer trouver la moindre exo planète à proximité.