Les deux grands alliés du régime syrien, l'Iran et la Russie, se retrouvent aujourd’hui à Téhéran à l'occasion d'un sommet des pays exportateurs de gaz auquel doit assister le président russe Vladimir Poutine.
Cette visite de M. Poutine intervient après l'adoption vendredi à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution appelant les Etats membres "à prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre l'organisation Etat islamique (EI) sur le territoire contrôlé par l'EI en Syrie et en Irak".
La résolution avait été présentée par la France après les attentats du 13 novembre à Paris, revendiqués par l'EI, qui ont fait 130 morts et quelque 350 blessés.
Par ailleurs, dans un entretien accordé samedi à l'AFP à Pretoria en marge d'une visite préparatoire à la COP 21, le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a estimé que le président syrien Bachar Al-Assad "ne peut pas être l'avenir de la Syrie".
"La solution au problème syrien est de nature politique et nous considérons pour notre part que Bachar Al-Assad ne peut pas être l'avenir de la Syrie", a indiqué le ministre.
"Il faut éradiquer les terroristes et nous concentrons toutes nos forces pour lutter contre Daesh, ce n'est pas nouveau", a-t-il cependant ajouté, précisant qu'il se rendrait à Washington mardi et à Moscou jeudi avec François Hollande où ils "discuteront de ces questions" avec Vladimir Poutine notamment.
Samedi, la Russie, qui mène depuis fin septembre une campagne de raids aériens sur la Syrie contre des groupes armés rebelles, a bombardé intensément des fiefs de l'EI dans le centre et l'est du pays.
Moscou souhaite constituer une coalition internationale qui intègrerait l'Iran, la Jordanie et d'autres pays de la région, ainsi que les Occidentaux, afin de lutter contre l'EI.
Avant de participer au sommet des pays exportateurs de gaz au côté de huit autres chefs d'Etat et de gouvernement, le président russe rencontrera le guide suprême Ali Khamenei, la plus haute autorité politique et religieuse d'Iran qui est également chef suprême des armées.
Ce sera la seconde rencontre entre les deux hommes en huit ans, la première ayant eu lieu en 2007. Vladimir Poutine s'entretiendra également avec le président Hassan Rohani en marge du sommet.
Lors de ces entretiens, une "attention particulière sera accordée aux problèmes internationaux, compte tenu du conflit syrien", a déclaré un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov.
Avec la Russie, l'Iran est l'autre grand allié du régime du président syrien Bachar Al-Assad auquel il apporte une assistance militaire, notamment par l'envoi de "conseillers" et de "volontaires" sur le terrain dont une cinquantaine sont morts depuis plus d'un mois. Téhéran et Moscou entretiennent des relations en dents de scie depuis la révolution islamique de 1979, que la Russie - alors Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) - a été l'un des premiers pays à reconnaître. Mais Moscou a ensuite apporté son soutien à l'Irak de Saddam Hussein dans sa guerre contre l'Iran entre 1980 et 1988.
Les deux pays ont depuis resserré leurs liens avec notamment une importante coopération économique et militaire, comme en témoigne le récent contrat sur la livraison d'ici la fin de l'année par la Russie à l'Iran de systèmes de missiles de défense antiaérienne S-300.