« La rencontre entre Sergueï Lavrov et (Staffan) de Mistura aura pour thème principal: le processus politique en Syrie, la mise en place d'un dialogue réel entre Damas et l'opposition syrienne", a déclaré aux journalistes la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, souligne l’AFP.
L'émissaire de l'ONU "a eu ces derniers jours des contacts avec Damas. Nous espérons écouter les résultats de sa visite" en Syrie, a pour sa part déclaré l'envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence de presse russe TASS.
M. de Mistura s'est rendu lundi à Damas, où il a appelé à instaurer un cessez-le-feu au moment où Occidentaux, Russes et pays du Proche-Orient multiplient les efforts diplomatiques pour tenter de mettre fin à quatre ans et demi d'une guerre dévastatrice.
Les représentants du régime et de l'opposition syrienne seront "invités la semaine prochaine à Moscou pour des consultations", a ajouté le diplomate. "Il n'y a pas de problème du côté du gouvernement, ils ont donné leur accord il y a longtemps. Nous sommes en contact actuellement avec les représentants de différentes organisations de l'opposition syrienne, afin qu'ils viennent à Moscou", a-t-il précisé.
Sur la demande du régime de Damas, dont la Russie est la principale alliée, Moscou mène depuis fin septembre en Syrie une campagne de frappes aériennes, qui vise, selon elle, les groupes "terroristes", dont l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Mais les rebelles syriens et leurs soutiens à l'étranger accusent Moscou de viser avant tout les groupes rebelles qui menacent les positions des forces du président Bachar al-Assad. En parallèle à sa campagne militaire, la Russie mène également des consultations en vue d'un règlement politique du conflit.
Une conférence rassemblant tous les acteurs de la crise, mais à laquelle n'étaient représentés ni le régime ni l'opposition syrienne, s'est tenue vendredi à Vienne. Les pourparlers ont rapidement achoppé sur de nombreux points dont le principal est le sort de M. Assad, et les participants avaient convenu de se retrouver à nouveau à la mi-novembre.
Par ailleurs, l'ONG Human Rights Watch a accusé des groupes de rebelles syriens de crimes de guerre pour avoir utilisé des otages civils comme "boucliers humains" en vue de dissuader le régime d'effectuer des raids aériens.
Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, cette pratique constitue "une prise d'otages et une violation de la dignité humaine, qui sont tous deux des crimes de guerre".
"Rien ne peut justifier d'enfermer des gens dans des cages et de les mettre intentionnellement en danger, même dans le but de stopper les frappes aveugles du régime", a déclaré le directeur de l'ONG pour le Moyen-Orient, Nadim Houry, dans un communiqué publié lundi.
Une vidéo publiée le week-end dernier montre des dizaines de personnes, des soldats et des civils, transportées dans des cages dans la Ghouta orientale, une région située à l'est de Damas, contrôlée par des rebelles et assiégée par les forces gouvernementales. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Jaïch al-Islam ("L'armée de l'islam" en arabe), considéré comme le plus important groupe rebelle près de la capitale, a eu recours à cette pratique.