Les superstitieux se disent qu'elle pourrait gagner "grâce" à l'affaire des matches arrangés du "Calcioscommesse", comme en 1982 et en 2006, quand elle avait été championne du monde après les scandales du "Totonero" et du "Calciopoli".
Mais si son palmarès, fort de quatre Coupes du monde (1934, 1938, 1982, 2006) et d'un Euro (1968), en fait au moins un outsider, et si Prandelli va à l'Euro "pour gagner", l'Italie manque encore un peu de talent pour figurer parmi les favoris.
Ses deux meilleurs joueurs offensifs sont tous deux convalescents à leur manière.
Antonio Cassano (AC Milan), le pilier du projet de jeu de Prandelli, a repris la compétition le 7 avril, six mois après un malaise cardiaque. "Fantantonio a montré son amour pour le maillot de l'Italie. Il s'entraîne bien et les tests (médicaux) sont bons", rassure Prandelli.
Balotelli ne joue plus à City
Mario Balotelli, l'autre star de l'attaque, a trop de problèmes de discipline sur les terrains et en dehors, et il n'a joué que quelques minutes en championnat d'Angleterre avec Manchester City depuis le 8 avril, entre suspension et sanction de son entraîneur, Roberto Mancini.
Derrière eux, le réservoir d'attaquants pose problème. Giuseppe Rossi (Villarreal), titulaire avec Cassano en fin de qualifications, a déclaré forfait (genou).
Alessandro Matri (Juventus Turin) et Giampaolo Pazzini (Inter Milan) ont perdu leur place en club et ne sont pas du voyage. Prandelli devrait emmener l'ancien Antonio Di Natale (34 ans), qui n'a plus porté le maillot national depuis l'Euro précédent, et le petit Sebastian Giovinco, auteur d'une bonne saison avec Parme (15 buts) mais parfois décevant en "Nazionale".
Le point fort reste le milieu, avec Andrea Pirlo, pilier du titre de la Juve, Daniele De Rossi (AS Rome), la révélation de la saison Claudio Marchisio (Juventus), et Riccardo Montolivo (Fiorentina, passé à l'AC Milan).
"Notre marque, c'est le milieu de terrain, qui construit et donne de la qualité au jeu, et cherche à jouer un football offensif", explique Prandelli.
Buffon, Pirlo, les références
Pirlo est le patron du groupe, avec le gardien Gianluigi Buffon, qui sort lui aussi d'une grande saison avec la Juve.
"Les références sont ceux qui ont déjà l'expérience internationale, Buffon Pirlo, etc... Ils doivent nous transmettre leur confiance", souligne le sélectionneur.
Devant Buffon, la défense est solide, mais sans génie. Elle a bien tenu dans un groupe facile (Estonie, Irlande du Nord, Slovénie, Iles Féroé) où la Serbie s'est sabordée, mais a peiné en amicaux contre l'Eire (revers 2-0), l'Uruguay ou les Etats-Unis (défaites 1-0).
Basée sur le "bloc-Juve" Giorgio Chiellini, Andrea Barzagli et Leonardo Bonucci, elle peut aligner des latéraux doués en contre-attaque comme Christian Maggio (Naples) ou Federico Balzaretti (Palerme).
L'Italie compte aussi sur son atout maître, la "tattica", grâce à laquelle elle s'est couverte de gloire. "Le foot italien présente une diversité tactique extraordinaire", ajoute Prandelli.
Il reste optimiste malgré le tirage, qui lui a offert l'épouvantail espagnol, l'Eire de Giuseppe Trapattoni, dont il fut le joueur ("Je voulais l'éviter à tout prix", dit-il), et la Croatie, que l'Italie n'a jamais battue (trois défaites et deux nuls).
"Mes sensations sont toutes positives", conclut-il. La Renaissance promet.