"Depuis hier après-midi (mercredi), les autorités serbes autorisent l'entrée dans le pays de réfugiés venant uniquement d'Afghanistan, Syrie et Irak", a dit une porte-parole du HCR, Melita Sunjic.
La Macédoine voisine filtre aussi les migrants en provenance de Grèce mais en dressant une liste de pays dont les ressortissants ne peuvent pas passer (Maroc, Sri Lanka, Soudan, Liberia, Congo et Pakistan), a-t-elle ajouté.
A l'entrée en Serbie, dans la région du village de Miratovac (sud), les migrants doivent présenter des documents d'identité ou au moins des documents venant des autorités grecques ou macédoniennes prouvant leur identité.
"Tous ceux qui ne sont pas Syriens, Afghans ou Irakiens sont refoulés vers la Macédoine", a-t-elle poursuivi.
Selon un photographe de l'AFP, quelque 300 migrants attendaient depuis jeudi matin de passer de Grèce en Macédoine, à Gevgelija. Des forces de police sont déployées le long de la frontière.
Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer et nombre d'entre eux via les Balkans depuis le début de l'année, en majorité depuis le Moyen-Orient.
Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a recommandé de traiter les réfugiés et les migrants "avec compassion" malgré les attentats de Paris, dans une conversation téléphonique avec le président français François Hollande.
M. Ban a de nouveau condamné ces attaques et présenté ses condoléances au président français, a indiqué l'ONU dans un communiqué.
Il en a profité pour "souligner l'importance pour la France et l'Europe de continuer à traiter les réfugiés et les migrants avec compassion et de respecter leurs droits".
"Beaucoup de réfugiés fuient eux-mêmes l'extrémisme et le terrorisme", a fait valoir M. Ban.
Il a aussi "salué la détermination de la France et son rôle actif dans la mobilisation de la communauté internationale pour contrer la grave menace du terrorisme international".
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et la chef de file de l'extrême-droite française Marine Le Pen ont appelé à refouler les demandeurs d'asile venus de Syrie après la découverte par les enquêteurs français qu'un des assaillants serait entré en Europe par la Grèce le mois dernier.
Les républicains du Congrès américain viennent de leur côté d'annoncer leur intention de suspendre temporairement l'accueil de réfugiés syriens aux Etats-Unis, en faisant valoir la découverte d'un passeport syrien, à l'authenticité douteuse, près d'un kamikaze à Paris.