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La FFF lance la réforme du football professionnel

Mercredi 5 Mars 2025

Sortir d'une "crise structurelle". Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, qui réunissait lundi les acteurs du football professionnel, a appelé à une réforme en profondeur du système et lancé trois groupes de travail pour réfléchir aux moyens de le sortir de l'ornière dans laquelle il se trouve.

Image dégradée, baisse drastique des droits TV, piratage ou encore déficit des clubs estimé entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros: "Je crois qu'il y a urgence sur un certain nombre de thématiques", a constaté Philippe Diallo à l'issue de cette réunion qui a duré près de deux heures au siège de la Fédération, à Paris.

"Je voulais une prise de conscience lucide et surtout que cette réunion soit fondatrice, fondatrice d'un mouvement qui doit amener le football professionnel français à se réformer en profondeur dans l'analyse de son modèle économique et dans sa gouvernance", a-t-il poursuivi devant les journalistes.

Pour ce faire, le patron de la FFF a "souhaité que des groupes (de travail) puissent se constituer dès cette semaine: un qui va concerner la gouvernance, un qui va concerner la stratégie économique et un troisième sur le contrôle financier".

Marc Keller, le président de Strasbourg, pilotera le groupe de travail sur la gouvernance, Baptiste Malherbe (Auxerre) aura la charge de la stratégie économique et Ivan Gazidis (Saint-Etienne) et Damien Comolli (Toulouse) dirigeront les travaux sur le contrôle financier.
Chaque groupe rendra ses premières conclusions dans le courant du mois d'avril, a précisé Philippe Diallo.

"Sur la base de ces travaux et des synthèses, nous verrons les voies à prendre avec la ministre (des Sports Marie Barsacq, NDLR) s'il y a nécessité d'aller sur le terrain législatif", a-t-il détaillé.

La ministre des Sports, qui avait lancé la réunion avant de la quitter avant son terme, a pour sa part enjoint au football professionnel de sortir de sa "dépendance" aux droits TV et aux transferts et de "repenser" son modèle économique, insistant sur la nécessité pour l'ensemble du football français de disposer d'un secteur professionnel "en bonne santé".

Régulièrement ciblé pour sa gestion jugée opaque, Vincent Labrune, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), s'est montré particulièrement offensif, notamment sur la question du piratage en grande partie responsable selon lui des difficultés de la plateforme britannique DAZN (diffuseur principal de la L1 avec huit matches par journée, beIN Sports programmant le neuvième) et, par ricochet, des clubs professionnels français.

"L'Etat, a-t-il dit, ne peut pas d'une part appeler à une réforme du football et d'autre part rester les bras croisés lorsque des hordes de pillards viennent dévaliser chaque week-end le supermarché en consommant gratos."

"Il y a donc urgence à changer la loi ! Je tiens à remercier le sénateur (Michel) Savin - et chacun sait que nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde !-, qui a mené un travail important avec sa proposition de loi", a-t-il poursuivi.

Le sénateur LR de l'Isère et son collègue UDI du Val-de-Marne Laurent Lafon, dont la mission d'information sur la financiarisation du football a rendu ses conclusions fin octobre, travaillent depuis à une proposition de loi visant à mieux encadrer l'organisation et le financement du sport professionnel.

Avec les deux sénateurs, a de son côté indiqué Marie Barsacq, "nous travaillons pour une proposition de loi qui vienne outiller l'ARCOM (l'autorité de régulation des médias, NDLR) et les clubs pour pouvoir faire du contrôle et interdire le piratage au maximum".

Cette proposition de loi, plus générale et relative à l'organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel, pourra être enrichie par les propositions des trois groupes de travail lancés lundi par Philippe Diallo.

"Les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 sont de bonne qualité. Il y a de bons joueurs, il y a des buts, il y a beaucoup de monde dans les stades", a observé le patron de la FFF.
"Malheureusement, a-t-il ajouté, l'image qui en est reflétée à l'extérieur n'est pas bonne. Et nos finances ne sont pas bonnes. Et donc, c'est sur ces éléments-là que nous devons intervenir. C'est la mission que j'ai donnée et je vais prendre un peu de recul pour les laisser travailler."
 

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