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Des résultats qui ont été adoptés au niveau législatif puisqu’un décret qui reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle et établit explicitement un lien de causalité entre cette pathologie et l’usage des pesticides est entré en vigueur le 7 mai dernier. Qu’en est-il de la situation au Royaume ? « La situation au Maroc diffère largement de celle constatée dans les pays en développement. S’il existe des pesticides hautement toxiques au Maroc, leur utilisation reste moindre qu’en France, aux USA ou en Inde par exemple », nous a expliqué Abdellatif Hamadss, agriculteur. Pour lui, le vrai danger est ailleurs. « Le vrai problème réside dans l’usage. On achète souvent ces produits chez un revendeur et non chez des experts qui s’y connaissent en la matière. Une situation qui induit de fâcheuses conséquences», a-t-il ajouté.
Un rapport de l’Association WEDFOCUS sur les pesticides au Maroc a révélé que ces derniers sont très mal utilisés dans la majorité des cas. Ils sont souvent utilisés sans respect des doses et en réalisant plusieurs applications chimiques au cours du même cycle de culture. Les pesticides sont également utilisés sans respect du délai avant récolte, ce qui induit une pollution accrue des différentes composantes de l’environnement (nappe phréatique, sol, air, etc.) mais qui laisse surtout des quantités énormes de résidus de pesticides dans les fruits et légumes, d’où des risques graves pour la santé du consommateur marocain.
En effet, les pesticides utilisés au Maroc ne sont pas fabriqués localement. On importe annuellement de nombreux produits totalisant 12.000 tonnes. Environ 300 à 350 matières actives sont autorisées au Maroc et entrent dans la composition de près de 1.000 spécialités commerciales, dont plus de 80% homologuées pour utilisation agricole. Les 50 sociétés privées qui opèrent dans le secteur, procèdent à leur écoulement, par l’intermédiaire d’un réseau de revendeurs, sur plus de 700 points de vente.
Un réseau de commercialisation qui souffre de plusieurs défaillances telles que les lenteurs du système d’homologation des produits proposés à l’importation qui ne tient pas suffisamment compte des innovations sur le marché mondial et des mesures d’interdiction prises à l’étranger.
L’insuffisance de la vigilance des services douaniers pour s’opposer aux introductions illicites est également pointée du doigt ainsi que le réseau des revendeurs, en relation directe avec les agriculteurs, qui sont d’un niveau de technicité généralement faible et cherchent le « chiffre d’affaires et le bénéfice » plutôt que la productivité des champs et la qualité des produits.
Une situation qui a fait du Maroc l’un des pays où les intoxications aiguës par pesticide (IAP) occupent la 4ème position après les médicaments, les produits industriels et les aliments mais qui restent faible par rapport à d’autres pays, tels que la Chine et le Sri Lanka où l’intoxication aux pesticides est un problème particulier.
Elles sont surtout liées aux pesticides à usage agricole, suivis des pesticides à usage domestique. Elles touchent le plus souvent des adultes jeunes en âge de travailler. Les létalités les plus élevées se voient dans les régions à fort potentiel agricole en rapport avec la grande disponibilité et le libre accès à des produits potentiellement dangereux. Cette létalité est en grande partie liée aux organophosphorés et au phosphure d’aluminium (phostoxi), a rappelé un récent rapport du Centre antipoison du Maroc.