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Ce document précise également que la Fonction publique souffre de l’inefficacité du système d’embauches qui se font souvent loin de toute logique de rendement et sans intégration dans des visions globales. Les avancements ont été également l’objet de critiques puisqu’ils ne se basent pas sur les critères de mérite et impactent négativement le rendement des fonctionnaires. Une situation qui a des effets néfastes sur les services dispensés aux usages. En effet, l’étude de la Cour des comptes a démontré que ces services sont loin des standards de la bonne gouvernance voulus par la Constitution et que les habitants du monde rural et des zones marginalisées ont des difficultés à y accéder dans de bonnes conditions.
Que fait le gouvernement pour s’en sortir ? Pour Driss Jettou, les tentatives de réforme de l’administration marocaine sont nombreuses mais elles restent dispersées et ne s’inscrivent pas dans une logique de durée du fait de l’absence d’une stratégie de long terme et d’un agenda bien précis concernant leur mise en place. D’après lui, les résultats accomplis sont insuffisants au niveau de l’efficacité requise et les programmes établis sont encore dans l’incapacité d’initier les changements escomptés. Un sombre tableau qui en dit long sur l’échec de la Stratégie nationale de modernisation de l’administration lancée en 2013 par Abdelaadim El Guerrouj, ancien ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration. Laquelle repose sur trois axes, à savoir la simplification des procédures à travers, notamment, le renforcement de l’administration électronique et le déploiement de centres d’appels pour permettre aux citoyens d’accéder facilement aux services publics ; la valorisation du capital humain en vue de donner un contenu concret aux principes de la gestion par objectifs, de l’efficacité de l’administration et de la réorientation des organisations et des structures administratives en faisant appel à la déconcentration comme mécanisme pour rapprocher l’administration des administrés.
L’étude de la Cour des comptes questionne également les séries de réformes lancées par l’actuel ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration dans l’objectif d’une révision complète du statut général de la fonction publique. En fait, le Maroc s'est engagé dans le cadre de la Ligne de Prévention et de Liquidité de réformer celle-ci et d’en rationaliser les dépenses.
Pour plusieurs spécialistes marocains, la réforme de l’administration s’impose aujourd’hui comme une nécessité induite non seulement par les dispositions constitutionnelles appelant à la promotion de la bonne gouvernance et au rapprochement de l’administration des citoyens, mais aussi par un contexte régional et international de plus en plus mondialisé. Mieux, ils estiment que la réforme est plus qu’urgente puisque c’est le concept même de la démocratie, de la relation entre le citoyen et l’administration et de la gouvernance qui est en jeu. Pourtant, ils pensent que la réussite de toute réforme est liée à l’intégration de deux éléments, à savoir la globalité et la durabilité. En d’autres termes, toute nouvelle stratégie doit s’inscrire dans la durée et assurer la participation des différents intervenants dans un cadre de concertation, de proposition et de partage d’expériences.
La réforme doit passer également, selon eux, par une moralisation du service public avec la promotion des valeurs de transparence, d'accessibilité et d'égalité de traitement. La rationalisation de la gestion des biens publics et l'amélioration des circuits de communication avec les usagers par le développement de la culture du dialogue et de l'écoute font également partie intégrante de cette stratégie. Laquelle réforme fait encore défaut. Sauf peut-être dans l’imaginaire et les discours dithyrambiques des membres de l’actuel gouvernement.