La Coalition des arts et de la culture a fait ses propositions à la Commission Menouni : Les artistes aussi veulent écrire la Constitution


Narjis Rerhaye
Jeudi 21 Avril 2011

Les hommes et femmes de culture ne veulent pas être les oubliés de la réforme de la Constitution. La Coalition de la culture et des arts que préside l’artiste Mohamed Derham vient tout juste de boucler un mémorandum à l’adresse de la commission Menouni, un document d’une dizaine de pages  contenant des propositions concrètes et des mesures opérationnelles pour  que le champ culturel soit enfin un outil de développement.
Pour ce faire, et immédiatement après le discours Royal du 9 mars, artistes et acteurs culturels ont décrété une mobilisation à toute épreuve. Des dizaines d’heures de réunion, de longues rencontres, des débats passionnés et au final des propositions précises, concrètes pour que le champ culturel reconquiert toutes ses lettres de noblesse dans un pays où les pouvoirs publics ont visiblement oublié d’intégrer la culture au développement.
«Nous avons axé notre mémorandum autour de cinq grands axes qui nous semblent déterminants pour la réhabilitation des arts et de la culture. Nous proposons d’abord la création et la constitutionnalisation d’un conseil supérieur de la culture et des arts ainsi que des conseils régionaux.
Un tel conseil, aux larges prérogatives, aurait pour mission d’organiser le secteur culturel et de tracer des politiques, des stratégies et des mécanismes d’exécution et de suivi et ce pour que les expressions culturelles et artistiques ne soient plus la portion congrue des politiques de développement régional et national. Nos autres revendications sont relatives à l’amazighité en tant que langue officielle mais aussi en tant qu’élément nodal de la diversité culturelle chez nous. Nous insistons également sur les droits culturels qui doivent trouver leur place, au sein de la Constitution, aux côtés des droits civils, économiques et sociaux», explique avec fougue l’un des responsables de la Coalition de la culture et des arts.
La culture est, dit-on, ce qui reste quand on a tout oublié. Ceux et celles regroupés au sein de la Coalition de la culture et des arts ont fait de cet adage l’esprit de leur mémorandum à la Commission en charge de la réforme de la Constitution.
C’est ainsi que proposition a été faite pour que les associations culturelles, artistiques et éducatives soient intégrées aux côtés des partis politiques et des syndicats en tant que structures d’encadrement des citoyens. Le droit à la culture doit aussi trouver sa place dans la loi suprême au même titre, soutiennent les associations et fédérations regroupées autour de la coalition, que le droit à l’enseignement, le droit à la santé ou encore le droit au travail…
Il faut bien le savoir, les acteurs culturels sont résolument dans le projet de la régionalisation élargie que le Maroc compte mettre en place. Une occasion que les artistes marocains ne veulent en aucune manière rater. Ils plaident ainsi pour l’intégration de la dimension culturelle de la régionalisation élargie pour que le culturel trouve sa pleine mesure dans les politiques de développement régional.
Des mesures d’accompagnement ont été également élaborées par la Coalition des arts et de la culture pour que la culture soit au cœur des politiques publiques. Augmentation du budget alloué à la Culture, édification d’infrastructures culturelles à travers le pays, développement des productions culturelles et artistiques marocaines dans les médias audiovisuels publics  ou encore démocratisation des aides et subventions aux festivals et autres manifestations culturelles et artistiques sont un échantillon des mesures proposées par ces acteurs culturels qui réclament l’intégration du ministère de la Culture à celui de la Communication ainsi que la création d’une agence nationale pour soutenir les productions culturelles et artistiques.
Des hommes et des femmes de culture qui ont bien l’intention de participer à l’écriture d’une nouvelle page culturelle et surtout faire entendre leur voix dans la cité. En témoigne leur proposition d’être représentés dans différentes institutions comme la Chambre des conseillers, le Conseil économique et social, le Conseil national des droits de l’Homme et le Conseil supérieur de l’enseignement.


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