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Une vraie messe amazighe que le colloque national de ce week-end à Bouznika. « Pour une équité juste et réelle en faveur de l’Amazighe », tel est le thème qui a pu drainer autant de monde. Des centaines de personnes, mais surtout une majorité de formations civiles du mouvement amazigh. Vu le contexte politique actuel, le détour des militants de la cause amazighe en valait la peine. Tout le monde s’accordait à dire qu’il est temps de renouveler le discours, mais aussi la pratique.
Hamzaoui Tijani, activiste amazigh, tout en soulignant qu’il est temps de crier haut et fort en ce moment historique, ne manque pas de rappeler « le mécontentement des militants amazighs contre la politique adoptée envers l’amazighité, et de mettre en place un débat serein sur les solutions à apporter à cette situation de crise ». Pour lui, un grand danger menace l’amazighité qui reste sans texte de loi organique.
Initiée par AZETTA Amazigh, cette rencontre s’est tenue avec une préoccupation majeure : produire un effet militant face au sort de l’amazighité en cette période, marquée par l’entêtement du gouvernement à refuser de traduire dans les faits le fond du principe constitutionnel. Le communiqué final de cette manifestation n’a pas pu réfréner la colère de tous les acteurs amazighs, notamment quant à la continuité des politiques d’exclusion et de marginalisation, en violation de la Constitution, mais aussi des conventions internationales.
Et le communiqué d’appeler l’institutionnel à respecter l’indépendance de l’acteur civil et de lui accorder le rôle qui est le sien, loin de l’esprit d’exclusion et d’assimilation. Dans ce contexte, la rencontre a été sanctionnée par la naissance d’une Coalition civile amazighe. Signe d’une prise de conscience de la gravité de la situation. Cinq ans après la Constitution de 2011, les Marocains attendent toujours la loi organique relative à l’acte officialisant la langue amazighe. Un signe de faiblesse, d’adversité mais également de lâcheté politique, relèvent les militants du mouvement amazigh.
« Toutes les formations ici présentes voulaient désormais coordonner leurs actions dans un cadre unique, afin de contrer les initiatives malsaines, voire malhonnêtes du gouvernement, lequel n’assume pas ses responsabilités, quant à la mise en œuvre des termes de la constitution, et sa renonciation à une prérogative qui lui revient de droit, c’est inédit… », indique Abdellah Badou, président d’AZETTA Amazigh.
C’est le début d’une lutte et d’une autre période pour le mouvement amazigh, dont le slogan sera « l’action commune et efficiente, en faveur de la consécration de l’amazigh ».