"Il subsiste des divergences de vues, mais je crois que, à mesure qu'on s'engagera au coeur des négociations, chaque pays jouera un rôle constructif, fera preuve de flexibilité, et dans la phase finale, nous devrions être capables de dégager un consensus", a déclaré Xie Zhenhua, négociateur chinois sur le climat.
Mais les engagements des pays riches ne sont pas encore à la hauteur, a-t-il averti, lors d'une conférence de presse à Pékin.
Alors que les pays développés avaient promis de mobiliser au total environ 100 milliards de dollars par an pour aider les pays développés à faire face au réchauffement climatique, on est loin du compte, a estimé M. Xie: "Il reste un gros écart à combler pour atteindre cet objectif, il faudra y arriver".
Par ailleurs, "l'ampleur des réductions des émissions de CO2 des pays développés n'a pas encore atteint le niveau nécessaire" pour que soit assuré le maintien sous les 2°C de la hausse des températures mondiales, a assuré le responsable, également vice-ministre de la puissante agence de planification économique chinoise (NDRC).
Enfin, "il n'y a toujours pas de solution" au problème crucial des transferts de technologies des pays riches vers les pays en développement, a-t-il déploré.
A l'inverse, "considérant ces points (engagements insuffisants des pays développés, NDLR), nous ne modifierons pas notre propre objectif", a insisté M. Xie.
"Quelles que soient les difficultés, nous y parviendrons", a souligné Xie Zhenhua. "Une grosse différence avec les contributions d'autres pays, c'est que la nôtre est très responsable, et on est assuré de la concrétiser".
Avec 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et sa colossale consommatrice de charbon, la Chine est le premier pollueur de la planète, ce qui en fait un arbitre majeur des négociations à la COP21.
La Chine est aussi leader du "groupe des 77" rassemblant les pays émergents, et Pékin peut exercer des pressions décisives sur ses partenaires.
Pékin et Paris s'étaient entendus début novembre pour que la conférence débouche sur un accord juridiquement contraignant, assorti d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats.
Mercredi, le gouvernement français a décidé "de ne pas autoriser" les marches pour le climat prévues en France les 29 novembre, veille de l'ouverture de la COP21, et le 12 décembre, à la suite des attentats à Paris, a annoncé la présidence de la COP21.
La COP21, le sommet de l'ONU sur le climat, doit se dérouler du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, près de Paris, et s'ouvrir par un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. Il a été maintenu malgré les attentats qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés à Paris vendredi soir. "La situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis" imposent que "les conditions de sécurité soient renforcées", a souligné dans un communiqué la présidence de la COP21, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
"Afin d'éviter tout risque supplémentaire, le gouvernement a décidé de ne pas autoriser les marches pour le climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d'autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre", a tranché la présidence de la COP21.