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Dans le sud-est birman, le temps a balayé le souvenir des milliers d'hommes tombés en bâtissant le "chemin de fer de la mort" pour les Japonais. Sauf dans un cimetière élégant, où des jardiniers comptent sur une réhabilitation de la ligne pour rendre hommage à leur supplice.
A Thanbyuzayat, dans l'Etat Mon qui émerge d'années de conflit larvé et de dictature militaire, une poignée de Birmans prend soin des tombes parfaitement alignées de 3.000 prisonniers de guerre alliés morts pendant la Seconde Guerre mondiale en posant ces rails reliant la Thaïlande à la Birmanie.
"Le monde se rappelle de ces soldats avec tristesse, à cause de la façon dont ils sont morts", commente Myat Soe, l'un des jardiniers de ce cimetière militaire financé par la Commonwealth War Graves Commission, basée en Grande-Bretagne.
"Mourir au combat est honorable, mais mourir comme ça, c'est très triste".
Les nombreuses épitaphes sont autant de témoignages déchirants de l'éloignement entre la terre qui a vu tomber ces soldats et leurs familles en Grande-Bretagne ou en Australie.
"Nous n'étions pas là pour te tenir la main, tu t'es éteint sans un dernier au revoir", peut-on lire sur la tombe du sergent de l'armée britannique H. Dawes, mort en septembre 1943 à 26 ans.
Quelque 13.000 prisonniers de guerre et jusqu'à 100.000 civils, principalement des travailleurs forcés de pays de la région, sont morts d'épuisement, de faim, de maladie ou sous la torture entre octobre 1942 et 1943 en creusant ce chemin de fer presque entièrement à la main, à travers la jungle.
Robert Goodwin n'a pas oublié le "col du feu de l'enfer" où il a dû piocher la roche pour le passage de la voie. "Les Japonais étaient cruels", raconte l'ancien soldat australien.
"Tous les jours où nous travaillions, si quelqu'un semblait ralentir, il était frappé, pas seulement à mains nues ou avec des pioches, mais aussi fouetté avec des câbles, avec tout ce qu'ils pouvaient trouver".
Côté thaïlandais de la ligne, les visiteurs étrangers affluent pour découvrir les rails, et le pont rendu célèbre au cinéma par "Le Pont de la rivière Kwaï".
La ville de Kanchanaburi a ainsi engrangé l'an dernier plus de 64 millions d'euros de revenus liés au tourisme, selon des chiffres officiels.
De quoi encourager les autorités birmanes qui veulent développer une région qui sort juste de l'isolement après la signature d’un cessez-le-feu entre le gouvernement qui a succédé à la junte en 2011 et les rebelles mons et karens.
Des études ont été lancées pour retracer une ligne entre Thanbyuzayat et la frontière thaïlandaise, selon un responsable des chemins de fer birmans.
"C'est principalement pour le développement touristique", explique-t-il, sous couvert de l'anonymat.
Il existe un "énorme potentiel", reconnaît Phyoe Wai Yar Zar, de l'Office du tourisme de Birmanie. Mais pas seulement grâce au passé, ajoute-t-il, plaidant pour mettre en valeur aussi la culture des minorités ethniques locales.
Reconstruire la ligne a "peu de sens économiquement", à cause d'un barrage thaïlandais qui bloque la route originelle, estime Rod Beattie, historien au Centre des chemins de fer Thaïlande-Birmanie à Kanchanaburi.
La ligne de 420 km entre les deux pays devait servir à approvisionner les troupes japonaises qui combattaient l'armée coloniale britannique et ses alliés. Mais après la fin de la guerre, la jungle a repris ses droits sur une grande partie du tracé.
A Thanbyuzayat, dans l'Etat Mon qui émerge d'années de conflit larvé et de dictature militaire, une poignée de Birmans prend soin des tombes parfaitement alignées de 3.000 prisonniers de guerre alliés morts pendant la Seconde Guerre mondiale en posant ces rails reliant la Thaïlande à la Birmanie.
"Le monde se rappelle de ces soldats avec tristesse, à cause de la façon dont ils sont morts", commente Myat Soe, l'un des jardiniers de ce cimetière militaire financé par la Commonwealth War Graves Commission, basée en Grande-Bretagne.
"Mourir au combat est honorable, mais mourir comme ça, c'est très triste".
Les nombreuses épitaphes sont autant de témoignages déchirants de l'éloignement entre la terre qui a vu tomber ces soldats et leurs familles en Grande-Bretagne ou en Australie.
"Nous n'étions pas là pour te tenir la main, tu t'es éteint sans un dernier au revoir", peut-on lire sur la tombe du sergent de l'armée britannique H. Dawes, mort en septembre 1943 à 26 ans.
Quelque 13.000 prisonniers de guerre et jusqu'à 100.000 civils, principalement des travailleurs forcés de pays de la région, sont morts d'épuisement, de faim, de maladie ou sous la torture entre octobre 1942 et 1943 en creusant ce chemin de fer presque entièrement à la main, à travers la jungle.
Robert Goodwin n'a pas oublié le "col du feu de l'enfer" où il a dû piocher la roche pour le passage de la voie. "Les Japonais étaient cruels", raconte l'ancien soldat australien.
"Tous les jours où nous travaillions, si quelqu'un semblait ralentir, il était frappé, pas seulement à mains nues ou avec des pioches, mais aussi fouetté avec des câbles, avec tout ce qu'ils pouvaient trouver".
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Il existe un "énorme potentiel", reconnaît Phyoe Wai Yar Zar, de l'Office du tourisme de Birmanie. Mais pas seulement grâce au passé, ajoute-t-il, plaidant pour mettre en valeur aussi la culture des minorités ethniques locales.
Reconstruire la ligne a "peu de sens économiquement", à cause d'un barrage thaïlandais qui bloque la route originelle, estime Rod Beattie, historien au Centre des chemins de fer Thaïlande-Birmanie à Kanchanaburi.
La ligne de 420 km entre les deux pays devait servir à approvisionner les troupes japonaises qui combattaient l'armée coloniale britannique et ses alliés. Mais après la fin de la guerre, la jungle a repris ses droits sur une grande partie du tracé.