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«La planification spatiale marine est d’autant plus efficace que tous les acteurs concernés, des pouvoirs publics au secteur privé en passant par les pêcheurs artisanaux, sont associés à un mode de gouvernance participative dès le début du processus», plaide l’organisation financière internationale dans une note publiée récemment.
Afin de prendre de meilleures décisions sur des questions qui concernent directement leurs activités et leurs moyens de subsistance, la Banque mondiale précise que «l’ensemble de ces parties prenantes doit également pouvoir disposer de données actualisées, pertinentes et accessibles».
Notons que la manifestation de l'intérêt de cette approche vient des autorités nationales qui «prévoient d’appliquer cette approche pour identifier le site d’une nouvelle aire marine protégée à Agadir, sur la côte atlantique», souligne l’organisation financière internationale.
Précisons, là-dessus, que le rapport de la Banque mondiale, intitulé «Les débuts de la planification spatiale marine au Maroc : conjuguer les enjeux de conservation et de développement», regroupe les enseignements tirés d’un projet d’assistance technique destiné à expérimenter le recours à la planification spatiale marine.
Ce document «fournit une illustration pratique de la planification spatiale marine (PSM), une méthode de gouvernance qui a pour vocation de réunir les multiples usagers des ressources marines et de leur apporter les données dont ils ont besoin», poursuit l’institution financière.
Le rapport consacre en outre un chapitre aux prochaines étapes que le Maroc pourra entreprendre pour améliorer la gestion de l’aire marine protégée d’Agadir. Il fait notamment allusion à un outil qui permettra de développer à plus grande échelle la planification spatiale marine et d’encourager son utilisation dans les années à venir.
La Banque mondiale constate que «le gouvernement marocain tient à prendre l’initiative d’une démarche multisectorielle qui sera essentielle au succès du processus de planification spatiale marine».
Pour l’organisme international, il ne fait aucun doute que « son engagement contribuera à la participation active d’un large éventail de parties prenantes, et en particulier des pêcheurs artisanaux, dont les moyens de subsistance dépendent de la poursuite de leur activité dans les aires marines protégées (AMP) envisagées».
En ce qui concerne le projet des aires marines protégées de la capitale du Souss, l’institution de Bretton Woods rappelle qu’une équipe technique a réalisé un diagnostic détaillé de la zone d’étude, qui intègre des données biologiques et environnementales, mais aussi des données économiques et des informations qui rendent compte des usages des ressources marines et côtières de la zone concernée par les parties prenantes.
Selon ses explications, ces données ont ensuite été représentées visuellement sur une carte numérique sous la forme de couches d’informations, à l’aide d’un système d’information géographique (SIG).
C’est ainsi qu’après l’ajustement des paramètres de la carte en fonction des priorités des parties prenantes, « le gouvernement sera en mesure d’établir une liste restreinte d’aires marines protégées potentielles », poursuit la Banque.
Ainsi qu’elle le relève, c’est à partir de cette liste que tous les acteurs concernés pourront choisir collectivement le site le mieux à même de soutenir tant les moyens de subsistance tirés de la pêche que les objectifs économiques.
La Banque mondiale en est persuadée: l’assistance technique apportée au Maroc a permis de raffermir «l’intérêt du gouvernement pour la planification spatiale marine et pour se doter ainsi d’un instrument de cogestion des ressources naturelles adapté au contexte local».
Alain Bouithy