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«On a entendu des rumeurs mais il n’y rien d’officiel puisque aucun ordre ou consigne n’ont été donnés par nos supérieurs concernant ce sujet», nous a indiqué un moqaddem casablancais. Des propos que partage largement cet autre moqaddem qui nous a informés que jusqu’à aujourd’hui, aucune décision n’a été prise dans ce sens et qu’aucune réunion concernant cette question n’a été tenue. Notre source estime que le lancement d’une campagne contre les marchands ambulants en ces jours reste improbable. Et pour cause, les centaines d’agents d’autorité et leurs auxiliaires sont en congé. «Si vous prenez, à titre d’exemple, l’arrondissement où je travaille, plus de la moitié des effectifs est en vacances. Alors je me demande comment on peut mener une telle campagne dans ces conditions», s’est-il interrogé.
Une idée que partage peu un édile casablancais qui a requis l’anonymat. Pour lui, les hésitations du ministère de l’Intérieur trouvent leurs racines ailleurs. Selon lui, le département de Laenser ne sait plus où donner de la tête, car il est en face d’un phénomène social et économique très complexe. «Une intervention de la part du ministère demandera de grands moyens et la mobilisation d’un grand nombre d’éléments des forces de l’ordre. Chose qui ne peut pas passer sans affrontements avec les marchands ambulants, notamment les jeunes désœuvrés. Un risque que le ministère veut éviter à tout prix vu le nombre de ces marchands qui ne cesse de croître d’un jour à l’autre», nous a-t-il expliqué.
De leur côté, les marchands ambulants ne semblent pas être inquiétés outre mesure par ces rumeurs. «Ces rumeurs ne sont pas les premières du genre et ne seront pas les dernières. Nous en avons entendu parler tout au long de cette année et cela est loin de nous dissuader de nous adonner à notre commerce», nous a affirmé l’un d’entre eux. D’après lui, chasser les marchands informels des artères de la ville s’avère une tâche difficile et risquée. «Il y a une réalité qui crève les yeux : les marchands ambulants font partie intégrante du paysage urbain des villes marocaines qu’on le veuille ou non. Les en déloger, c’est prendre le risque d’un affrontement aux conséquences incertaines», nous a précisé notre source.
En effet, les marchands ambulants sont unanimes à considérer toute opération visant la lutte contre l’occupation illégale du domaine public comme une déclaration de guerre tant que l’Etat ne propose pas d’alternative crédible en matière d’emploi. «On est pour la lutte contre ce phénomène mais à condition que les autorités nous proposent d’autres solutions», nous a confié un autre marchand.
En attendant, c’est aux citoyens de payer les pots cassés. C’est à eux de supporter les nuisances causées par ces marchands et le débordement des étals des boutiques sur les avenues, entravant ainsi la circulation. «On en a marre. Vraiment marre, parce que cette comédie a trop longtemps duré. On se demande si l’Etat est impuissant devant ces marchands informels», s’est insurgé un résident mitoyen d’un souk à Sbata, qui n’a pas le temps d’en dire plus puisqu’il sera coupé par sa voisine : «Ces gens-là n’ont peur de personne puisqu’ils n’ont rien à perdre. Regardez comment ils se comportent avec le caïd et ses auxiliaires. Ils se fichent de tout le monde. Il faut employer les grands moyens pour que ce problème trouve sa solution», a-t-elle conclu.