L’occupation illégale du domaine public a de beaux jours devant elle : La lutte contre les marchands ambulants n’est pas pour demain


Hassan Bentaleb
Mardi 4 Septembre 2012

L’occupation illégale du domaine public a de beaux jours devant elle  : La lutte contre les marchands ambulants n’est pas pour demain
La guerre contre les marchands ambulants aura-t-elle lieu? En effet, depuis le début de l’été, les rumeurs sur le lancement d’une campagne nationale contre l'occupation illégale du domaine public ne cessent de gonfler. Mieux, une date butoir a été même lancée. Il s’agit du 1er septembre.  Aujourd’hui, on est le 4 et rien ne semble perturber la quiétude des marchands ambulants.
«On a entendu des rumeurs mais il n’y rien d’officiel puisque aucun ordre ou consigne n’ont été donnés  par nos supérieurs concernant ce sujet», nous a indiqué un moqaddem casablancais. Des propos que partage largement cet autre moqaddem qui nous a informés que  jusqu’à aujourd’hui, aucune décision n’a été prise dans ce sens  et qu’aucune réunion concernant cette question n’a été tenue. Notre source estime que le lancement d’une campagne contre les marchands ambulants en ces jours reste improbable. Et pour cause, les centaines d’agents d’autorité et leurs auxiliaires sont en congé. «Si vous prenez, à titre d’exemple, l’arrondissement où je travaille, plus de la moitié des effectifs est en vacances. Alors je me demande comment on peut mener une telle campagne dans ces conditions», s’est-il interrogé.  
Une idée que partage peu un édile casablancais qui a requis l’anonymat. Pour lui, les hésitations du ministère de l’Intérieur trouvent leurs racines ailleurs. Selon lui, le département de Laenser ne sait plus où donner de la tête, car il est en face d’un phénomène social et économique très complexe. «Une intervention de la part du ministère demandera de grands moyens et la mobilisation d’un grand nombre d’éléments  des forces de l’ordre. Chose qui ne peut pas passer sans affrontements avec les marchands ambulants, notamment les jeunes désœuvrés. Un risque que le ministère veut éviter à tout prix vu le nombre de ces marchands qui ne cesse de croître d’un jour à l’autre», nous a-t-il expliqué.
De leur côté, les marchands ambulants ne semblent pas être inquiétés outre mesure par ces rumeurs. «Ces rumeurs ne sont  pas les premières du genre et ne seront pas les dernières. Nous en avons entendu parler  tout au long de cette année et  cela est loin de nous dissuader de nous adonner à notre commerce», nous a affirmé l’un d’entre eux. D’après lui, chasser les marchands informels des artères de la ville s’avère une tâche difficile et risquée. «Il y a une réalité qui crève les yeux : les marchands ambulants font partie intégrante du paysage urbain des villes marocaines qu’on le veuille ou non. Les en déloger, c’est prendre le risque d’un affrontement  aux conséquences incertaines», nous a précisé notre source.
En effet, les marchands ambulants sont unanimes à considérer toute opération visant la lutte contre l’occupation illégale du domaine public comme une déclaration de guerre tant que l’Etat ne propose pas d’alternative crédible en matière d’emploi. «On est pour la lutte contre ce phénomène mais à condition que les autorités nous proposent d’autres solutions», nous a confié un autre marchand.
En attendant, c’est aux citoyens de payer les pots cassés. C’est à eux de supporter les nuisances causées par ces marchands et le débordement des étals des boutiques sur les avenues, entravant ainsi la circulation. «On en a marre. Vraiment marre, parce que cette comédie a trop longtemps duré. On se demande si l’Etat est impuissant devant ces marchands informels», s’est insurgé un résident mitoyen  d’un souk à Sbata, qui n’a pas le temps d’en dire plus puisqu’il sera coupé par sa voisine : «Ces gens-là n’ont peur de personne puisqu’ils n’ont rien à perdre. Regardez comment ils se comportent avec le caïd et ses auxiliaires.  Ils se fichent  de tout le monde. Il faut employer les grands moyens pour que ce problème trouve sa solution», a-t-elle conclu.


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1.Posté par le manifestant. le 04/09/2012 19:58
Là,il faut voir le problème en face.
Les ambulants vendant les légumes laissent leurs place sales.Les déchets des légumes dérangent le commun des mortels.
Aussi,les marchands des vêtements eux aussi salissent les rues,en abandonnant les plastiques,les boites de chaussures.Cela énervent les habitants,les passants,et les ramasseurs d'ordures.
Il faut trouver une solution à ce problème épineux,qui tracasse la société.
Nous voulons des rues,des avenues et des artères propres.Ce n'est pas grave quant même.

2.Posté par boumehdi le 06/09/2012 08:27
Comme jadis la multiplicité "spontanée"des bidonvilles crées de toute pièce à la veille des élections, le phénomène des vendeurs ambulants est directement lié au juteux trafic des marchandises de contrebande provenant soit des provinces sahariennes,des confins d'oujda,de sebta et mellila et de la complaisance des "barrières" douanières du port de Casablanca essentiellement.Toutes ces petites mains s'approvisionnent directement auprès des "hard discount" clandestins qui redistribuent toutes ces marchandises qui n'ont payé ni tva ni droits de douane.Avant c'était le "Morocco mall de Derb ghellaf où le mètre carré a atteint des sommets,puis le marché Saint Pierre" des tissus au prix imbattable "Hay al Farah à Casablanca,et les inévitables tablates des fruits et légumes qui ne passent pas par les marchés de gros de fruits et légumes,et depuis peu par camions,camionettes et autres "pick-up" visiblement installées par les producteurs et agriculteurs eux-mêmes.Les avenues comme celle de Mohammed VI à Casabanca,les rues,les esplanades des mosquées,les trottoirs et rues des marchés de toutes les villes croulent sous tous ces petits marchands ambulants,fort heureux de partager un maigre pécule avec les grossistes qui les ont "approvisionné" et fait crédit.Il en va de même avec l'abattage clandestin des viandes rouges,des poulets et mêm du poisson congelé,revendu au prix du frais ,moyennant une opération de colorant rouge appliqué sur les bronchies.Pour attaquer sérieusement le phénomène de l'occupation illégale du domaine public,il faut s'attaquer à la racine du mal,à savoir les grossistes,les frontières poreuses de la douane,et permettre l'installation des petits marchands dans des souks aménagés,mais sans prix excessifs et surtout racket des employés municipaux.Chasser les petits qui se croient tout permis,grâce au suicide de Bouazizi en Tunisie ,necessite qu'on applique les fers de la repression d'abord sur les grosssites qui les alimentent impunément tout en fraudant le fisc,la tva,les droits de douane,etc..Tarir la source de la fraude en amont facilitera ce travail de longue haleine.

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