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Selon le site consacré à ce sujet, les signatures affluent de tous les coins du monde. Et les termes de la pétition ne laissent aucun doute sur la colère des activistes amazighs «après les atermoiements et le refus du Parlement et du gouvernement marocains de cette mise en œuvre et suite au retrait des institutions de l’Etat marocain et leur refus de respecter leurs engagements dans ce domaine depuis plus d’une année », a-t-on souligné. L’officialisation effective répond ainsi, selon le texte de la pétition, à plusieurs considérations dont, d’une part, l’article 5 de la Constitution du 1er juillet 2011 annonçant que «l’amazigh constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception » et d’autre part, le discours Royal d’octobre 2012, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire.
Certes, la lenteur semble être le propre de tous les dossiers dont la Caisse de compensation, mais, les militants de la cause amazighe ne veulent ni peuvent attendre une politique basée sur le tempérament personnel ou partisan. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ne voient dans cette attitude qu’une confirmation d’une tendance politique et idéologique contre l’amazighité, dont la consécration et la mise en œuvre appellent à faire prévaloir des principes et valeurs, en porte-à-faux avec tout ce qui fonde le référentiel islamiste. D’où cette « volonté d’ignorer la constitutionnalisation de l’amazigh comme langue officielle, d’autant plus que le chef du gouvernement marocain a conditionné la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazigh par l’ouverture d’un débat public». Ce que feint d’oublier le chef de l’Exécutif, cette fois, c’est le nouveau contexte marqué par la Loi fondamentale qui libère l’amazighité des déchirements sociétaux d’hier.
Moha Mokhlis, journaliste et chercheur “La pétition n’est qu’un début”
Moha Mokhlis: Le contexte se traduit par une attente qui a trop duré. Car l'officialisation de l'amazigh ne constitue pas une fin en soi, c'est plutôt un début. La mouvance amazighe devra rester vigilante. Son activisme au niveau associatif et dans les réseaux sociaux témoigne d'un changement de générations. A cela s'ajoute un contexte régional qui se caractérise par la "résurgence" de l'identité amazighe en Libye et dans l'Azawad, les soubresauts qui secouent l'Algérie et la mobilisation des Amazighs des Iles Canaries.
Pourquoi, à votre avis, le gouvernement n’a-t-il pas encore sorti la loi organique du texte constitutionnel ?
Le gouvernement est hétéroclite et les formations le composant ne semblent pas pressées, notamment le PJD dont le référentiel idéologique ne peut admettre la mise en oeuvre de l'officialisation que dans le cadre d'une subordination de l'amazighité à l'arabité. Il ne s'agit pas d'un texte technique, c'est une loi qui, à mon avis, devrait réhabiliter les valeurs identitaires et civilisationnelles amazighes que sont la laïcité, la pluralité religieuse, le respect de l'Autre et l'ouverture sur le monde.
Quels peuvent être les axes essentiels d’un projet de loi en la matière, selon vous ?
Les axes qui devraient sous-tendre cette loi sont : l'équité dans le traitement des deux langues officielles dans le cadre d'une vision nationale, la valorisation des valeurs identitaires amazighes (Tiwizi, droit coutumier...) et l'interprétation démocratique des dispositions de la Constitution. Je pense que cette loi constituera un tournant pour le pays. Par conséquent, elle ne doit pas être élaborée sur la base de considérations idéologiques ou démagogiques, car une loi qui ne satisfait pas aux revendications légitimes amazighes, peut faire gagner du temps à ses concepteurs, mais risque aussi d'hypothéquer l'avenir du pays et sa stabilité sociale.
A votre avis, l'attente que vous évoquez, vous semble-t-elle justifiée politiquement ?
Le temps politique est conjoncturel. L'attente ne peut pas se justifier, elle exaspère et décrédibilise le gouvernement. Les citoyens ne sont pas amnésiques. Les Amazighs ont patienté par patriotisme, par amour de leur pays. Jusqu'à quand?