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Pourtant, cette nouvelle mesure qui s’inscrit dans le cadre de la mise en application de la Vision stratégique 2015-2030 suscite moult questions et apporte peu de réponses. D’abord au niveau de la généralisation et de l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans. En effet, la note ministérielle datant du 22 octobre courant et relative à la mise en place des nouveaux seuils ne pipe mot sur le sort qui sera réservé aux élèves qui ont un niveau faible en langues et en connaissances. Pourront-ils poursuivre leurs études ou seront-ils exclus du système éducatif national alors que la loi en vigueur précise que «les enfants de 6 ans entrent à l’école et y restent jusqu’à l’âge de 15 ans» ? Mieux, l’article 28 la Convention internationale des droits de l’enfant que le Maroc a ratifiée le 21 juin 1993 stipule dans son aliéna a que les Etats parties ont l’obligation de «rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous» et le préambule de la Constitution de 2011 exige d’«accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne». Comment l’Etat va-t-il procéder face au problème du redoublement et du décrochage scolaire ? Et comment compte-t-il assurer l’égalité des chances pour la scolarisation des «exclus» (filles, enfants à besoins spécifiques, enfants démunis... )? Des alternatives les concernant ont-elles été mises en place ?
Pour ce qui est de l’objectif visé par cette mesure, nombreux sont les enseignants qui remettent en cause la bonne volonté du ministre. D’après eux, garantir un niveau d’apprentissage pour chaque élève ne passe pas automatiquement par la fixation d’un seuil de passage. «Cette question de passage d’un niveau à un autre ne dépend pas que du niveau des élèves mais aussi de considérations à caractère administratif. Le taux de réussite est souvent fixé par les délégations du MEN et, du coup, l’évaluation des enseignants change au gré des consignes données par les délégués et les directeurs des établissements», nous a précisé un enseignant sous le sceau de l’anonymat. Même son de cloche de cet autre enseignant qui a sollicité également l’anonymat. Selon lui, le corps enseignant se trouve souvent dans l’obligation de gonfler les notes des élèves afin d’éviter un problème de surcharge des classes ou une éventuelle mauvaise réputation. «Une école où il n’y a que des recalés est assimilée à une école de mauvaise qualité», nous a-t-il précisé.
Autre question et non des moindres : comment le ministère compte-t-il procéder à la mise en place d’une nouvelle mesure sans avoir préalablement dressé devant les élus de la Nation et l’opinion publique le bilan du précédent programme connu sous la dénomination d’«Ecole de la réussite» ? Qu’en est-il de ses objectifs visant le développement du préscolaire, de l’extension de l’offre d’enseignement obligatoire, de la mise à niveau des établissements, de l’égalité des chances d’accès à l’enseignement obligatoire, de la lutte contre le redoublement et le décrochage, du développement de l’approche genre dans le système d’éducation et de formation, de l’équité en faveur des enfants à besoins spécifiques, du recentrage sur les savoirs et les compétences de base, de l’amélioration de la qualité de la vie scolaire et de la mise en place de «L’école du respect»?
Pour les enseignants, le vrai problème est ailleurs : c’est celui d’un enseignement de qualité à même d’améliorer les chances de réussite sans un projet d’établissement et une vraie implication du corps enseignant. «Imposer de nouvelles conceptions pédagogiques à la communauté éducative demande que l’ensemble des acteurs partagent une même vision du champ éducatif d’autant que c’est cette même communauté qui doit gérer et promouvoir la réforme. Qu’on soit délégués du ministère, directeurs d’établissements ou enseignants, nous sommes tous concernés», a conclu l’une de nos sources.
un sit-in à la fac de médecine pour dénoncer la violence contre les étudiants
Mobilisation sans faille des professeurs de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Après l’intervention des forces de l’ordre qui font irruption dans l’enceinte universitaire pour disperser violemment un sit-in pacifiste des étudiants en médecine et autres résidents, les enseignants affiliés au SNE-SUP ont tenu une assemblée générale pour réagir à ce grave précédent que même les années de plomb n’ont pas connues.
Une condamnation sans réserve de l’intervention des forces de l’ordre a été prononcée. La responsabilité du ministre PPS de la Santé et sa mauvaise gestion de ce dossier qui touche à la dignité des médecins ont été également pointées. Ce faisant, les enseignants ont également évoqué toute leur disposition à vouloir « sauver l’année universitaire » qui menace d’être blanche si aucune solution n’est trouvée en ce qui concerne le service sanitaire obligatoire ».
Une assemblée générale qui a également appelé à l’observation d’un sit-in de solidarité et contre la violence ce lundi 26 octobre à 12 heures devant le préau de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.