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Devant un parterre de responsables politiques, de potentialités de la société civile et de journalistes, le débat a été entamé. Ainsi Ali Elyazghi de la Chabiba Itihadia, a expliqué que l’éloignement des jeunes de la politique s’est fait par le pouvoir. « Pendant longtemps, la politique inspirait méfiance et peur, notamment lors des années de plomb », a-t-il précisé.
De son côté, Anas Doukkali du PPS, a indiqué que l’action politique est passée par trois étapes au Maroc : la répression, la marginalisation et enfin la banalisation.
Un constat fortement appuyé par Saad Tazi qui a rapporté qu’une enquête de L’Economiste publiée en 2006 a révélé que 95% des jeunes de 19 à 35 sont indifférents à la politique.
Mais, il estime qu’avec le Printemps arabe la donne a changé. « Il y a eu un regain d’intérêt pour la politique qui s’est traduit par une volonté réelle des jeunes de prendre leur destin en main », ajoute-t-il.
Saad Tazi, directeur de publication du quotidien Le Soir, fait allusion au Mouvement du 20 février qui a suscité des réactions diverses voire divergentes. Ainsi, pour Ali Elyazghi, les jeunes du Mouvement du 20 février ont une appartenance forte avec le pays et s’estiment prêts à s’impliquer dans la gestion de la chose publique pour accélérer la cadence du changement, vu qu’ils ne s’identifient pas au jeu politique tel qu’il se déroule devant eux. « Ils prônent un changement dans la continuité sans pour autant adopter de système politique différent », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Anas Doukkali estime que le Mouvement du 20 février est partiellement politisé. « Mais, il va falloir l’encadrer car le rajeunissement à lui seul ne saurait rendre meilleure la sphère politique », a-t-il souligné.
Même son de cloche chez Bouchra Farhat du Mouvement populaire qui assure que c’est à travers la politique que le changement sera amorcé.
L’émergence d’une nouvelle élite politique est-elle possible ? Oui, affirment les participants. Ils pensent que la nouvelle Constitution a donné un signal fort dans ce sens et que les jalons d’une période pour la mise en place d’une nouvelle gouvernance sont jetés.
Cependant, Ali Elyazghi s’empresse de préciser ce n’est pas un conflit générationnel mais un renouvellement d’élites et que les jeunes ont toujours besoin des partis traditionnels. « Qui dit nouvelle Constitution dit nouvelles réformes et nouvelle génération de personnes mais il faut batailler pour amener un vrai projet de démocratie », a indiqué pour sa part Anas Doukkali.
Lors de cette table ronde, la question de la liste nationale a été sur toutes les lèvres. Pour les participants, la liste n’est qu’un passage à court terme, une phase transitoire en attendant de préparer les élites.
Mais Ali Elyazghi et Anas Doukkali pensent respectivement que cette mesure extraordinaire ne devrait pas devenir une rente politique et qu’elle doit être élargie avec la participation des Marocains résidant à l’étranger qui jouissent d’un niveau de citoyenneté très élevé.
En conclusion, les intervenants ont incité les partis politiques à donner plus de chance à la jeunesse partisane afin qu'elle puisse investir le champ politique.