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Présentes chaque jour, au regard de l’actualité événementielle ici-bled, les violences faites aux femmes, même si dénoncées et parfois sans ambages par les uns et les autres, demeurent un calvaire dans le vécu de la femme marocaine. Demeurant souvent impunies, qu’elles soient physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, de nature conjugale, familiale ou dans l’espace public, elles restent une caractéristique invariable au quotidien de la Marocaine, cible privilégiée d’une barbarie prédatrice, serions-nous tentés de dire, au regard des chiffres avancés par le HCP, relevant que plus des deux tiers de la population féminine sont régulièrement violentées.
Et pour en revenir à l’actualité ces derniers jours, nonobstant la tragédie d’Essaouira où plusieurs femmes ont péri, deux ados de dix-sept ans, élèves de leur état à Casablanca et Fès, ont agressé leurs professeures respectives. Le premier à l’arme blanche en lui balafrant sérieusement le visage et le second à coups de poings sur le visage. Le pire au regard des témoignages sur les réseaux sociaux, c’est que ces faits criminels, le premier en tout cas est estimé tout à fait dégagé d’accusation par ses camarades. Quand on vient à banaliser la délinquance, ainsi on peut s’en poser des questions sur la bonne santé de notre société.
Pis encore, sortir en dehors de chez-elle pour l’espace public relève pour toute femme marocaine du plus cruel martyre. Car avant que de s’en retourner chez elle, elle aura subi remarques déplacées souvent à caractère sexuel, attouchements, outrage à sa pudeur et nombreuses autres formes de harcèlement et d’agressivité d’une nature ou d’une autre souvent pas ou très rarement réprimées d’ailleurs, malgré quelques textes de loi bafouillés récemment.
Certes le Maroc a enregistré quelques avancées en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, mais le chemin reste long et l’autre bout du tunnel est loin d’être atteint au regard du comportement de l’autre genre qui ne semble pas enclin à une réelle évolution en la matière. Malgré le Code de la famille qui garantit une protection plus large aux femmes (âge du mariage, suppression de l'obligation de tutelle …), les tribunaux ne reçoivent que très peu de plaintes (17,5% en tout pour 2,8% de violences conjugales), d’où l’impunité donc pour leurs auteurs.
Il serait temps de dépasser à l’occasion de cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les clivages de genres et de s’en remettre à l’ONU Femmes, qui a lancé la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » qui est une des formes des plus répandues de violations des droits humains. Cette campagne qui s’inscrit contre les discriminations multiples que subissent les femmes, on le rappelle, est de 16 jours. Elle a débuté hier et ne s’achèvera que le 10 décembre à l’occasion de la Journée des droits humains.