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Ovni dans le monde politique, où il n'a jamais eu de mandat électif, cet ancien haut fonctionnaire, formé aux écoles de l'élite puis devenu banquier d'affaires, doit sa carrière fulgurante au président socialiste François Hollande qui l'a recruté en 2012 au cabinet de l'Elysée avant de faire de lui une pièce maîtresse de son gouvernement, en août 2014.
Mais l'ambitieux échappe rapidement à son pygmalion. Dix-sept mois plus tard, il pose les jalons de sa candidature à la présidentielle, en créant un mouvement "ni à droite ni à gauche", baptisé "En Marche", dont l'acronyme correspond à ses initiales. Fin août, il démissionne du gouvernement afin de se consacrer à "transformer la France" avec sa nouvelle plate-forme.
"Je veux trouver le chemin de la réconciliation entre les deux France, celle qui vit la mondialisation et les grandes transformations à l'oeuvre comme une chance et celle qui en a peur", explique-t-il, rapporte l’AFP.
Son discours transpartisan, libéral au sens anglo-saxon du terme (sur le plan économique mais aussi sur les questions de société), plaît notamment aux jeunes urbains et aux milieux d'affaires. Plus largement, les Français s'intéressent à l'émergence d'une nouvelle tête sur un échiquier politique qui peine à se renouveler. Même s'il tarde à présenter un programme concret, il jouit de 49% de bonnes opinions, selon un sondage publié la semaine dernière.
Derrière sa façade lisse et son physique de gendre idéal, ce passionné de philosophie n'a pas hésité à jouer le poil-à-gratter de la gauche française, remettant en cause ses fondamentaux encore largement influencés par une vision marxiste de l'économie.
Avant même son arrivée au gouvernement, il avait défendu la possibilité, pour les entreprises, de déroger à la loi sur le temps de travail légal à 35 heures hebdomadaires adoptée par un précédent gouvernement socialiste.
"Je suis de gauche, j'assume d'où je viens. Mais je veux fonder une offre politique progressiste, car le vrai clivage aujourd'hui est entre les progressistes et les conservateurs, plus qu'entre la gauche et la droite", défend-il.
Il a donné son nom à une loi promulguée en août 2015 destinée à libéraliser certains secteurs d'activité (transports routiers, notaires, ouverture de certains commerces le dimanche, etc.), mais le Premier ministre Manuel Valls ne lui a pas laissé les mains libres pour en conduire une seconde plus ambitieuse, dans la même tonalité libérale.
Ce positionnement lui vaut une franche hostilité de la gauche radicale et de l'aile gauche du parti socialiste. Et ses déclarations parfois maladroites ou provocatrices passent mal au sein des couches populaires.
A peine ministre, il a dû s'excuser pour avoir déclaré que "beaucoup" d'ouvrières réduites au chômage par la fermeture de leur usine étaient "illettrées". En mai dernier, interpellé par des grévistes en tee shirt qui lui reprochaient son costume, il avait répliqué, "la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler". Peu après, il essuyait des jets d'oeufs lors d'un déplacement officiel.
L'homme est "beaucoup plus complexe que ce qu'on pense, ce n'est pas un libéral échevelé, à tout crin", l'a défendu un de ses collègues du gouvernement, Thierry Mandon. Tous ceux qui ont voulu dresser son portrait se sont heurtés à cette complexité. Etudiant, il était déjà "brillant et charismatique", "beau parleur", avec "un profil à la Barack Obama", a témoigné le député de droite Julien Aubert, un de ses anciens condisciples au sein de la prestigieuse Ecole nationale d'administration (ENA).
Son épouse, professeur de français et de théâtre de vingt ans son aînée, a confié à l'hebdomadaire Paris Match "l'ascendant" que ce brillant élève d'un lycée privé d'Amiens (nord) avait sur son entourage. "A 17 ans, Emmanuel m'a déclaré : +Quoi que vous fassiez, je vous épouserai !+", a-t-elle raconté. Et il l'a fait. La politique n'est venue que tardivement dans le parcours d'Emmanuel Macron. Passionné de philosophie et de littérature, il s'est d'abord rêvé un destin d'écrivain -il garde dans ses tiroirs un roman d'amour-, mais confie aujourd'hui qu'écrire est "plus dur" que faire de la politique.