L'Egypte résistait samedi à la thèse d'un attentat à la bombe dans le crash de l'avion russe dont s'est dit responsable le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont ouvertement évoqué la piste d'une bombe à bord de l'avion de la compagnie russe Metrojet qui devait rallier Saint-Pétersbourg. Et la Russie, qui semble avoir épousé cette thèse, a ordonné la suspension de ses vols civils vers l'Egypte.
Interrogé sur la situation française par les médias Europe 1-iTELE-Le Monde", M. Valls a déclaré: "Nous faisons face à une menace inédite et d'ampleur majeure".
"Nous faisons face à un ennemi extérieur et un ennemi intérieur, à des filières qui sont bien sûr en Syrie et en Irak et tous les jours, nos services de renseignement, la DSI, arrêtent, interpellent des individus qui peuvent représenter un danger", a-t-il dit.
Par ailleurs, la Russie et la Grande-Bretagne continuaient dimanche à rapatrier leurs touristes de Charm el-Cheikh en Egypte huit jours après le crash de l'avion russe très probablement provoqué par un attentat selon Londres, Washington et des experts quasi-unanimes.
Seule l'Egypte, dont le tourisme est l'un des piliers de l'économie, semble traîner des pieds pour reconnaître ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence. Le Caire répète qu'on ne peut tirer aucune conclusion définitive avant la fin de l'enquête, laissant entendre qu'elle pourrait durer encore longtemps.
A Charm el-Cheikh, destination phare au bord de la mer Rouge, d'où s'était envolé le 31 octobre l'Airbus A321 avec 224 passagers à bord avant de s'écraser dans le désert du Sinaï, des milliers de touristes russes et britanniques bloqués dans les hôtels commencent à s'impatienter.
Moscou, qui avait décidé vendredi d'interdire à ses compagnies tout vol commercial vers un quelconque aéroport égyptien, avait dépêché samedi 44 avions vides pour commencer à récupérer ses quelque 78.000 ressortissants. Mais dimanche, seuls quatre appareils avaient décollé de Charm el-Cheikh vers la Russie en milieu de matinée et le hall des départs était quasiment désert, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place. Londres a pour sa part annoncé le rapatriement de Charm el-Cheikh de quelque 20.000 Britanniques, une opération initiée vendredi et poursuivie lentement et dans la cohue samedi.
Dimanche, seulement huit vols à destination du Royaume-Uni étaient prévus, selon des responsables de l'aéroport. A raison d'une moyenne de 150 à 200 passagers par vol, il faudrait théoriquement une centaine d'avions pour rapatrier les Britanniques restant à Charm, soit, si ce rythme quotidien est maintenu, environ 12 jours.
La catastrophe aérienne, si l'attentat est confirmé, risque de porter un coup fatal au tourisme en Egypte, un pays déjà affecté par des années d'instabilité depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011 à l'issue d'une révolte populaire, ainsi que par les années de violences et de chaos qui ont suivi.