Mentionnons enfin le développement de genres qui associent texte et musique comme le vaudeville ou l’opéra comique, ainsi que des textes de réflexion sur le théâtre avec Diderot et son Paradoxe sur le comédien, les écrits de Voltaire pour défendre la condition des gens de théâtre toujours au ban de l’Eglise, et les condamnations du théâtre pour immoralité par Rousseau.
En Allemagne
Le philosophe et dramaturge Lessing pose, avec son ouvrage la Dramaturgie de Hambourg (1767-1769) les bases de l'esthétique du drame romantique.
Le XIXe siècle
Le drame bourgeois est renié en bloc, les spectateurs désormais familiarisés à la liberté n'y trouvent plus leur compte, pire encore, les histoires des drames bourgeois les font maintenant rire d'un rire moqueur.
Cependant, le drame romantique arrive au galop dans cette période qui ne veut plus d'histoires réservées à un public bourgeois. Victor Hugo est alors le principal auteur du drame romantique. Son style d'écriture déclenche une guerre d'opinion entre certains classiques et certains modernes, appelée Bataille d'Hernani.
La censure (rétablie en 1793 sous la Terreur) guette et Alfred de Musset ne peut pas faire représenter ses pièces sur scène car celles-ci pourraient paraître trop choquantes. Il décide donc d'écrire des pièces à lire et à imaginer. Ces pièces sont pour la plupart des proverbes, c'est-à-dire des pièces dont le titre est un proverbe bien connu de l'époque (par exemple, On ne badine pas avec l'amour, 1834 et Il ne faut jurer de rien, 1836) et dont l'intrigue doit être un commentaire de ce proverbe.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle (jusqu'aux années 1910)
Le drame entre en crise, désormais on ne vient plus au théâtre pour voir des pièces épiques, mais pour voir la réalité sous deux formes, parfois concurrentes, parfois complémentaires : le drame naturaliste, notamment représenté par André Antoine, qui représente une peinture de la vie ouvrière et/ou artisanale la plus précise possible, les histoires sont très souvent des adaptations de romans d'auteurs naturalistes comme Emile Zola, et le drame symboliste, notamment représenté par Maurice Maeterlinck, qui représente quant à lui une réalité spirituelle où les dialogues prennent le pas sur les actions et où des évènements jusque-là négligés par le théâtre apparaissent (comme la mort naturelle de la fille de l'aveugle dans L'Intruse, 1890).
Entre 1800 et 1900, 32 000 pièces ont été représentées à Paris, la fin de la Belle Epoque voyant la coupure entre théâtres officiels, commerciaux et d'avant-garde (tel le Théâtre-Libre ou le théâtre de l’œuvre). Paris compte alors une quarantaine de salles et près de 200 cafés-concerts, au point qu'on peut parler de «dramatocratie», le théâtre participant à la fabrication de A À partir du Second Empire, le théâtre est néanmoins concurrencé par la société du spectacle (cabaret, spectacle sportif).
Le début du XXe siècle (à partir des années 1910)
En 1906, la censure théâtrale qui régnait encore sur la scène est abolie en France par une manœuvre budgétaire, le moyen détourné consistant à supprimer le traitement des censeurs13. La pièce de Guillaume Apollinaire Les Mamelles de Tirésias, écrite en 1903 mais représentée seulement pour la première fois en 1917 profite alors d'un renouveau de cette abolition et fait disparaitre, à titre non-exclusif évidemment, la règle d'unité d'action, qui était la seule règle des trois unités à rester depuis l'assouplissement dû au drame romantique.
Apollinaire désigne sa pièce comme étant un drame surréaliste. Un peu plus tard, le déferlement du cinéma classique, qui suit la fin de la Première Guerre mondiale en Europe, oblige le théâtre à créer une nouvelle norme pour se distinguer du nouvel art. Pour cela, on décide de faire passer la psychologie du ou des personnage(s) avant l'intrigue, ce qui crée de fait un théâtre radicalement différent de ce qu'il était jusque-là.
Un renouveau est aussi marqué dans la dramaturgie. En effet, certains dramaturges reprennent des pièces tragiques de l'époque grecque antique en les réécrivant à la manière moderne, comme Jean Cocteau (Antigone, 1922), Jean Giraudoux (Electre, 1937) et Jean Anouilh (Antigone, 1944). Contrairement à toutes les reprises des pièces tragiques depuis la Renaissance, ces pièces ne reprennent pas le thème du choix que doit affronter le personnage principal inventé par Sénèque et anobli par Pierre Corneille d'où son nom générique de choix cornélien, ne laissant donc de tragique uniquement l'idée du personnage maudit ou de la famille maudite.
La moitié du XXe siècle
L'impact majeur de la Seconde Guerre mondiale au niveau moral et de la civilisation fait qu'on ne peut plus penser le théâtre comme on l'a toujours pensé, bien au contraire, les dramaturges cherchent maintenant à écrire des pièces (des anti-pièces pour paraphraser Eugène Ionesco) où il n'y a plus d'actions concrètes, mais seulement des actions absurdes, dont le nom du mouvement, le théâtre de l'absurde. Les principaux dramaturges sont Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953), Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, 1950) et Arthur Adamov dans la première partie de sa carrière (La Parodie, 1947).
La fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle
Gardant du théâtre de l'absurde un refus de montrer des actions concrètes en permanence mais en enlevant l'absurde, le théâtre contemporain apparaît, notamment sous la plume et la direction de Michel Vinaver. Il consiste à créer de fait un théâtre sans aucun genre dramatique.